Publié le Mercredi 23 septembre 2009 à 22h53.

G 20 : poker menteur !

L’évènement qui, cette semaine, retiendra l’attention du village planétaire sera sans nul doute la réunion du G20 à Pittsburgh. Après le sommet de Londres au printemps dernier, les dirigeants des grandes puissances se réunissent à nouveau pour faire face à la crise mondiale.
Au menu : comment passer des vertueuses déclarations d’intention sur la régulation du capitalisme aux actes et aux mesures concrètes ? Pas si facile d’arriver à des positions communes, alors que la crise ne fait qu’exacerber la concurrence entre les principaux impérialismes !

 

 

Déjà, Christine Lagarde présente à l’avance comme une « grande victoire pour l’Union européenne et pour la France » le simple fait de… discuter de « l’encadrement des bonus » alors même que chacun sait que les États-Unis vont refuser toute limitation réelle de ces mêmes bonus.

 

 

Il faut dire que la ministre française de l’Économie est assez mal placée pour faire la leçon à Barack Obama sur ce sujet. Après le scandale de la BNP – un milliard d’euros de bonus, alors que la banque a reçu 5 milliards d’aide d’argent public - Libération vient de révéler celui de la Société Générale, avec des bonus individuels annuels pouvant atteindre… 10 millions d’euros ! 

Autre pomme de discorde : les règles « prudentielles » régissant les fonds propres des banques par rapport à leur endettement : là, ce sont les USA qui veulent imposer des règles et des modes de calcul qui – oh, surprise ! – visent à favoriser les banques US !

On le sait : les dirigeants français – notamment Sarkozy et Kouchner - ne manquent pas d’humour. Ainsi, depuis quelque temps, ils ne ratent pas une occasion d’évoquer la taxation des transactions financières. Alors, bientôt le retour de la taxe Tobin ? Ne nous affolons pas…

Selon Christine Lagarde, il ne faut rien brusquer : « cette belle idée va cheminer, mais elle n’est pas à l’ordre du jour du G20 » ! On s’en doutait un peu…

Au fond, jour après jour, sommet après sommet, ses dirigeants les plus en vue le confirment eux-mêmes : la « moralisation » du capitalisme, c’est… mission impossible.

 

 

François Coustal