Sarkozy est cette année le président des sommets du G8 et du G20 qui se tiendront respectivement les 26 et 27 mai à Deauville puis les 3 et 4 novembre à Cannes : villes de festivals et de casinos… Au menu de l’agenda des sommets officiels pour le G8 :- « Le partenariat avec l’Afrique » : encore plus de guerres pour s’accaparer le pétrole et les matières premières de l’Afrique, ou pour reprendre en main les révolutions arabes ! - « La croissance verte » : la stratégie du développement du nucléaire a mené à la catastrophe de Fukushima et il faudrait continuer à leur faire confiance ?
Pour le G20, la présidence française s’est fixé six grandes priorités : - « réformer le système monétaire international »- « renforcer la régulation financière »- « la lutte contre la volatilité des prix des matières premières »- « soutenir l’emploi et renforcer la dimension sociale de la mondialisation » - « améliorer la gouvernance mondiale »- « instaurer des financements innovants pour financer le développement [Paris propose un projet proche de la taxe Tobin] »Les G8 et G20 prétendent exister pour sortir le monde de la crise. Or les politiques appliquées par les gouvernements jettent des millions de travailleurs dans la misère, accentuent le pillage des pays du Sud et détruisent la planète ! Chaque sommet ne vise qu’à renforcer les acteurs et les mécanismes à l’origine de la crise, à s’accorder sur les moyens de faire payer la crise aux peuples. Nous devons remettre en cause la légitimité de ces institutions, réclamer le partage des richesses, la protection de nos ressources et une véritable rupture avec le système capitaliste et le productivisme. Pour faire un pas vers la société socialiste du xxie siècle.
Sommets et contre-sommets
Le G6 a été créé à l’initiative du président français Valéry Giscard d’Estaing lors d’un sommet entre les six chefs d’État fondateurs1 au château de Rambouillet du 15 au 17 novembre 1975. L’objectif était de traiter les questions économiques et financières en pleine crise dite du pétrole, d’accorder les violons entre puissances. D’abord appelé « Groupe des six », il est devenu « Groupe des sept » avec l’intégration du Canada en 1976, puis « Groupe des huit » lorsqu’il s’est élargi à la Russie en 1998. Le « Groupe des 20 » a été créé en marge du G7 de septembre 1999, à l’initiative du ministre de l’Économie canadien Paul Martin. Le but était alors de favoriser la stabilité financière internationale et de créer des possibilités de dialogues entre pays industrialisés et pays émergents après la succession de crises financières dans les années 1990. Il était composé de dix-neuf pays2 ainsi que de l’Union européenne. Ces pays représentent à eux seuls 85 % du commerce mondial, les deux tiers de la population mondiale et plus de 90 % du produit mondial brut. Le G20 reflète les nouveaux rapports économiques et géostratégiques mondiaux, il a pris le relais du G8 sans toutefois remplacer ce dernier. En effet, les huit pays les plus riches ne comptent pas perdre de leur puissance face à la Chine, l’Inde et le Brésil ! Le G20 accueille également les institutions de Bretton Woods : le directeur général du FMI (Dominique Strauss-Kahn !), le président de la Banque mondiale, celui du comité monétaire et financier international et celui du comité de développement du FMI et de la Banque mondiale. Au début, seuls les ministres et les chefs des Banques centrales se retrouvaient régulièrement. Le 15 novembre 2008, pour la première fois de son histoire et à l’initiative de Nicolas Sarkozy et de Gordon Brown, les chefs d’État et de gouvernement se sont réunis. La volonté proclamée était de tirer toutes les leçons de la crise financière et économique et de refonder un nouvel ordre économique mondial. L’échec est patent : la spéculation financière continue, les paradis fiscaux ne sont nullement inquiétés ! La présidence des « groupes » tourne parmi les États membres chaque année. Le pays assurant la présidence accueille une série de réunions au niveau ministériel amenant à un sommet de deux ou trois jours par an avec les chefs d’État et de gouvernement. L’agenda des G20 et G8 se décline sous différentes formes cette année sous la présidence de Nicolas Sarkozy : en plus du sommet du G20 regroupant des chefs d’État et de gouvernement, se tiennent les G20 finances regroupant les ministres des Finances et les gouverneurs des Banques centrales, les G20 sociaux, réunissant les ministres de l’Emploi et le G20 agriculture. Le G8/G20 université/recherche a été annulé, et c’est une bonne nouvelle ! Les sommets ont pour fonction d’entériner officiellement des décisions prises dans les arcanes secrètes du pouvoir mondial, en l’absence totale de transparence. Les sherpas, conseillers-guides des gouvernements, se rencontrent au moins quatre fois dans l’année pour préparer les dossiers en concertation avec les Banques centrales, la Banque mondiale et le FMI. Depuis la réunion du sommet du G20 à Séoul en novembre 2010, un B20 se réunit juste avant le G20 : B = business… à Séoul, Laurence Parisot était présente ! 1. États-Unis, Japon, République fédérale d’Allemagne, Royaume-Uni, Italie et France.2. Les pays du G8 ainsi que l’Argentine, le Brésil, le Mexique, la Chine, l’Inde, l’Australie, l’Indonésie, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud et la Corée du Sud.
Contestation : la lutte continue !
Depuis l’existence des sommets officiels, la lutte s’organise pour contester la légitimité des G8 et G20, pour dénoncer ceux qui veulent étendre l’aire d’influence du FMI sur l’ensemble des populations de la planète, qui mettent en œuvre les politiques néolibérales de destruction des conquêtes sociales et de privatisation de tout. Certains contre-sommets ont été marquants comme celui de juillet 1989 contre le G7, campagne unitaire intitulée « Dette, apartheid, colonies : ça suffat comme ci ! » rassemblant des milliers de personnes à Paris.Le contre-sommet de Gênes en 2001 fut un autre rendez-vous qui a marqué le mouvement altermondialiste. Le décès de Carlo Giuliani a montré au monde entier le niveau de violence que sont prêtes à déployer les forces de l’ordre pour protéger le sommet officiel ! Depuis les manifestations de Gênes, les sommets ne se déroulent d’ailleurs quasiment plus dans les métropoles, mais dans des espaces difficilement accessibles et facilement contrôlables. Cette année à l’occasion des sommets des G8 et G20 en France, la mobilisation doit être au rendez-vous ! Les saigneurs du monde s’organisent, organisons nous aussi la riposte. Les peuples d’abord ; pas la finance !
La Coalition G8-G20 2011
Un collectif national s’est formé en France pour organiser de manière unitaire une riposte aux sommets des G8 et G20 : la Coalition G8-G20 2011. Il regroupe actuellement : AC !, Crid, Aitec, Attac France, CGT, Solidaires, FSU, Confédération paysanne, CCFD Terre solidaire, CADTM, Cédétim, Citoyens, Euromarches, Fondation Copernic, Emmaüs international, Greenpeace, France Amérique latine, Ipam, Mouvement de la paix, Les Amis de la Terre, No-vox, Oxfam France, Peuples solidaires, Réseau Foi et justice Afrique-Europe, Ritimo, Survie, Transform , Vamos, Vision du monde, Artisans du monde, RECit. Les partis politiques en soutien sont : NPA, EÉ-Les Verts, Fase, Alternatifs, Parti de gauche, PCF/JC, GU, Jeunes Verts.Cette campagne recueille aussi de nombreux soutiens internationaux.Site du collectif unitaire : www.mobilisationsg8g20.org
Contre le G8 au Havre les 21 et 22 mai
Les 26 et 27 mai, les dirigeants des huit pays les plus riches du monde se réuniront dans les salons du casino de Deauville, pour jouer l’avenir du monde et des peuples. Protégés par des milliers de policiers et de militaires, ils vont décider de la manière dont ils vont continuer de faire payer leur crise aux peuples et aux salariéEs pendant que les profits continuent d’exploser ! En face, de l’autre côté de la Seine, la mobilisation s’organise : Le Havre a été le lieu d’une mobilisation large, unitaire et démocratique pendant le mouvement contre la réforme des retraites. Appuyé sur ces habitudes de travail unitaire, le collectif unitaire local, en lien avec les collectifs régionaux et nationaux, prépare la mobilisation pour le week-end précédant le G8. La manifestation du 21 mai doit être l’occasion de faire entendre nos revendications, notre refus de payer leurs crises, d’exprimer notre solidarité avec les luttes des peuples du monde entier !À l’issue de la manifestation internationale, un meeting internationaliste est organisé, avec des intervenantEs tunisienNEs, japonaisEs, anglaisEs... pour dire notre refus des plans d’austérité, notre solidarité avec les révolutions dans le monde arabe... Ce meeting sera suivi d’un concert. Le lendemain, le Forum des alternatives sera l’occasion de dénoncer les mauvais coups des gouvernements partout dans le monde, mais aussi de débattre et d’ouvrir des perspectives de luttes : nucléaire, droits des femmes, alimentation, fichage informatique, transition sociale et écologique, migrations, solidarité internationale, interventions impérialistes... nous devons discuter le plus largement possible de nos réponses, de nos alternatives pour continuer à construire les mobilisations nécessaires pour répondre aux attaques des gouvernements et des patrons ! Les 21 et 22 mai, soyons le plus nombreux possible au Havre pour en faire le lieu de convergences de nos luttes, nationales et internationales, pour faire entendre notre voix !Programme :Samedi 21 mai : Manifestation festive (départ à 15 heures, gare du Havre), meeting internationaliste puis concerts. Dimanche 22 mai : 9 forums à l’université du Havre.Possibilité d’hébergement le samedi soir, en camping ou dans le cadre de l’opération « Adoptez un altermondialiste pour le week-end ».Transports pour le Havre : Le collectif unitaire anti G8-G20 national met en place l’organisation de bus au départ de Paris. Il y a deux possibilités :- Aller-retour le samedi 21 mai, départ de Paris à 10 heures, retour du Havre à 21 heures (arrivée à Paris vers minuit). - Aller samedi 21 mai / retour dimanche 22 mai, départ de Paris samedi 21 mai à 10 heures, retour du Havre dimanche 22 mai à 16 heures (arrivée à Paris vers 19 heures).Le prix de l’aller-retour est de 30 euros. Autres départs en bus en cours d’organisation (sans tarifs ni horaires pour l’instant) : départ du Mans (avec passage par Alençon), de Nantes, de Rouen, de Caen, probablement de Lille.Infos sur le site unitaire mobilisationsg8g20.org
Contre-sommet du G20 du 31 octobre au 3 novembre
L’organisation du sommet du G20 à Cannes (Alpes-Maritimes) sera l’occasion d’une riposte, parce que le G20 se déroulera dans une ville et un département où la domination de la droite est une réalité et sa collusion avec l’extrême droite une donnée essentielle de la politique locale. Sur le plan démocratique, le département est sinistré, il est très fréquent de se voir refuser le droit de manifester sans réel motif alors que la droite extrême peut parader en toute impunité comme lors de la projection du film Hors-la-loi au dernier festival. Il est donc essentiel de sensibiliser la population locale en articulant enjeux locaux et internationaux. Des initiatives seront prises tout au long de la préparation du contre-sommet. Ce n’est pas un hasard si Cannes a été choisie pour organiser le G20 car l’endroit est facilement « sécurisable » (la mer d’un côté et des accès très limités). D’après les premières informations, il y aura un véritable camp retranché autour du bien-nommé « bunker » (surnom que donnent les Cannois au Palais des festivals). Pour préparer la mobilisation, un collectif anti-G20 des Alpes-Maritimes s’est formé autour de l’appel unitaire national et se réunit régulièrement depuis le mois de décembre.Des groupes de travail ont été mis en place : mobilisation, communication, logistique/budget. À ce stade de l’organisation, voici le déroulement que le collectif local propose au national : un contre-sommet du 31 octobre au 3 novembre avec débats, conférences, actions, concerts, etc. Le point central de la mobilisation se déroulerait le mardi 1er novembre (jour férié) avec une grande manifestation internationale (ville encore à confirmer, même si Nice semble le lieu le plus pertinent).D’autres actions sont prévues et seront dévoilées au fur et à mesure. Le NPA 06 est partie prenante de ce collectif. Il nous faudra donc être très mobilisés car le combat anticapitaliste qui nous définit est au centre de ce combat.
G8 des universités : la bataille malgré l’annulation !
Les réformes de l’enseignement supérieur sont liées à un processus européen, ouvert à la fin des années 1990 lors d’un sommet à Bologne. Le processus consistait à « harmoniser » les diplômes européens, mettant en place le système LMD (licence-master-doctorat). En fait, il s’agissait de remplacer les diplômes nationaux par un système de points (les crédits ECTS), sans exigence de contenu. D’une fac à l’autre, en fonction des moyens de chacune, le nombre d’heures de cours et les modalités de contrôle ne sont plus les mêmes. La valeur d’un diplôme devient différente selon l’endroit où on l’a passé. L’enjeu principal est d’en finir avec les diplômes nationaux, synonymes de conventions collectives. La casse de l’enseignement, c’est l’assurance d’un avenir de chômage et de précarité pour la jeunesse.De nouveaux pas auraient pu être franchis à Dijon, lors du « G8 des universités », un sommet de présidents de fac et d’entrepreneurs pour discuter des liens entre l’enseignement supérieur et les entreprises. Mais la mairie de Dijon (PS) a finalement demandé l’annulation de cette rencontre, craignant les débordements du contre-sommet. Tant mieux ! Coordonner nos luttesLa résistance, elle, ne s’arrête pas. Les mobilisations de l’éducation et de la recherche ont besoin de se coordonner. De la Grèce à la Grande-Bretagne, en passant par l’Autriche, l’Italie ou l’État espagnol, les mouvements lycéens et étudiants européens s’enchaînent depuis 2003... Sans oublier, évidemment, le mouvement des jeunes diplômés au chômage en Tunisie. Ce qui ressemble parfois à un relais (mobilisations britannique et italienne juste après celle sur les retraites en France fin 2010, suivies du soulèvement de la jeunesse en Tunisie et dans le monde arabe) doit devenir un mouvement de résistances synchronisées. Le contre-sommet de l’éducation et de la recherche sera donc maintenu à Dijon, du 5 au 7 mai, avec une manifestation le samedi 7.Pour participer, prenez contact avec le NPA ou auprès du collectif d’organisation : g8univ@gmail.com
Une tournée pour mobiliser
À l’appel de l’Union syndicale Solidaires, d’Attac et de l’Aitec, une tournée du Grand Ouest est actuellement organisée afin de préparer la mobilisation pour le contre-sommet du Havre. Depuis le 18 avril, une série de réunions et d’actions ont lieu dans des villes afin de communiquer et de mobiliser sur le G8. Par exemple, au Mans, un meeting avec un militant du Front du 14 Janvier a été organisé sur le marché le plus populaire de la ville. Puis une action contre les banques a été menée en plein centre-ville avant de finir par un meeting unitaire qui a réuni un peu plus de 110 personnes… Mais c’est surtout la liste des inscrits pour le déplacement au Havre qui a fait la réussite de cette journée d’actions et de rencontres puisque pas moins de 30 personnes sont déjà partantes pour aller manifester… Par ailleurs, la rencontre entre une syndicaliste étudiante anglaise et les étudiants de la fac a permis de discuter de longue heures sur la situation des mobilisations à travers l’Europe… Être anti-G8, c’est aussi et avant tout exiger une autre forme de coopération internationale, c’est être internationaliste. La tournée a été aussi organisée pour mettre en avant les luttes sociales (pour l’emploi, les services publics ou le partage des richesses.) Le but est simple, il s’agit d’expliquer pourquoi leurs décisions ont des conséquences sur notre vie de tous les jours. Pour nous, la manifestation contre le G8 au Havre sera avant tout une manifestation pour la convergence des luttes et des révoltes. De la Tunisie au Japon en passant par les luttes pour les salaires et l’emploi en Europe… nous serons tous présents pour dire stop à ce monde. Aujourd’hui, il faut diffuser le message autour des effets des politiques des G8 et G20, organiser des débats autour des grandes questions financières, environnementales, sociales et politiques. C’est ce que fera la caravane dans les prochaines semaines à Nantes le 7 mai (meeting le 10 mai), Rouen le 11, Amiens le 12, Caen le 13, Évreux le 14 et Dieppe le 15 mai1. Comme lors de l’étape du Mans, nulle doute que les militants et sympathisants du NPA répondront présents.1. Voir sur mobilisationsg8g20.org pour les départs en cars de chacune de ces villes.