Une nouvelle semaine de mobilisation des salariéEs vient de s’écouler en Grande-Bretagne. Les résultats sont mitigés, mais de nouvelles grèves sont en préparation.
Après que le syndicat des professeurs d’université, l’UCU, a mis fin à la grève pour engager des « négociations intensives », très peu d’informations ont été données sur le contenu de ces discussions. Il est certain que les militantEs de gauche au sein du syndicat restent furieux de la décision prise au-dessus de leurs têtes et l’ont fait savoir.
Dans la santé, des tendances contradictoires
Dans le même temps, la ruée vers les « pourparlers » a été notable. Le Royal College of Nursing (RCN, syndicat des infirmières), qui avait annoncé la semaine dernière une escalade, a suspendu son action cette semaine. La secrétaire générale, Pat Cullen, a obtenu ce qui avait toujours semblé être son souhait en faisant traiter les infirmières comme un cas spécial. Le gouvernement les a invitées, et elles seules, à des discussions mercredi 22 février et, une fois de plus, rien n’a été dit sur ce qu’elles auraient pu impliquer.
Les syndicats Unison et GMB, qui comptent également un petit nombre de membres parmi les infirmières, ont presque semblé, en comparaison, radicaux dans leurs réponses — ce qui n’est pas courant. La réalité est qu’ils sont jaloux du RCN : ils veulent être ceux qui s’attirent les faveurs des Tories.
Mais la profondeur du mécontentement concernant les conditions des travailleurEs du NHS a été soulignée par les résultats très significatifs du vote des jeunes médecins annoncés la semaine dernière. Environ 40 % des médecins travaillant dans les hôpitaux et dans le secteur de la santé publique sont classés comme « juniors », ce qui signifie simplement qu’ils n’ont pas accédé aux échelons supérieurs de la profession.
Les résultats ont montré que 98 % des participantEs ont voté pour la grève, avec un taux de participation de 77,49 %. Il s’agit du taux de participation le plus élevé jamais enregistré pour un vote de médecins et d’un nombre record de médecins en formation votant pour la grève. Leur syndicat, la British Medical Association (BMA), affirme qu’ils ont subi une réduction de 26 % de leurs salaires au cours des 15 dernières années et qu’ils n’ont reçu qu’une maigre augmentation de 2 % au début de l’année. L’impact de cette situation est aggravé par le stress de travailler pour un NHS qui s’effondre — non seulement à cause de la pandémie de Covid mais aussi à cause du sous-financement. Et le syndicat a montré sa détermination en appelant à une grève de 72 heures du 13 au 15 mars.
Mobilisation dans l’éducation
L’autre bonne nouvelle de la semaine dernière est la préparation, déterminée, du Syndicat national de l’éducation des enseignantEs à une nouvelle action de grève. Le gouvernement a tenté à demi-mot de les soudoyer pour qu’ils annulent les actions prévues dans différentes régions du pays la semaine prochaine, mais il n’a toujours pas promis de parler d’une augmentation de salaire pour l’année en cours ni de financer une quelconque offre.
Lors de sa réunion du 25 février, le Comité exécutif national (NEC) du syndicat — la direction élue — a décidé que toute décision future de suspendre une action de grève, pour quelque raison que ce soit, ne pourra être prise que par une réunion plénière du NEC du syndicat et pas seulement par son/ses secrétaire(s) général(aux). Il a également été convenu que si les revendications du syndicat n’étaient pas satisfaites d’ici la fin du trimestre scolaire, le NEC présenterait une motion visant à intensifier l’action lors de sa conférence annuelle, qui a toujours lieu à Pâques.
Ce syndicat a recruté 50 000 nouveaux membres depuis le succès du scrutin de janvier et organise des comités de grève locaux afin d’impliquer les membres à la base et de coordonner les actions avec les autres travailleurs. Avec un certain nombre d’autres syndicats, ils préparent activement une action de grève totale et une manifestation nationale le 15 mars.
Traduction J.S.