Les effets de la crise dans l’éducation se traduisent par une diminution catastrophique des moyens (fusion d’établissements, disparition de spécialités, manque de postes...) et par une orientation sélective qui débouche sur le « nouveau lycée »... Au lieu d’avoir la seule année de terminale comme cauchemar de bachotage, les lycéens sont désormais exposés à une course permanente d’examens, avec un objectif évident : pousser au plus tôt les jeunes vers un enseignement professionnel sans autre avenir que les petits boulots mal ou pas payés.
Le ministre de l’Éducation vient de suggérer que sur les 1 100 postes non pourvus viennent enseigner gratuitement les profs sans emploi !D’où une colère croissante qui a pris la forme d’occupations (plus de 500 lycées occupés en début de semaine dernière) et de belles manifs dans lesquelles défilaient côte à côte lycéenEs, enseignantEs, et aussi étudiantEs en lutte, comme à Athènes où ceux-ci s’opposent à l’autoritarisme du nouveau président de la fac.
Très inquiet de cette mobilisation, le pouvoir manie la carotte et le bâton : pas question de mesures exceptionnelles, proclame le ministre Pasok Loverdos... et dans le même temps, des élèves et des parents sont arrêtés (pour défaut de surveillance de leurs enfants !), comme à Lamia ou à Holargos où un élève de 14 ans s’est même fait tabasser pendant une garde à vue.Si les occupations semblaient un peu moins nombreuses en fin de semaine (250 selon le ministère), il est fort probable que la mobilisation continue et, on l’espère, s’étende en cette 40e année de la chute de la dictature. « Pain, éducation, liberté » : ce mot d’ordre du mouvement étudiant anti-junte est cet automne totalement d’actualité !