Publié le Mercredi 3 février 2021 à 10h35.

Grève dans l’usine PSA de Kenitra au Maroc

Le Maroc est devenu une nouvelle terre de conquête pour les firmes automobiles françaises. Renault y dispose de deux usines, à Tanger et Casablanca, pour y produire près de 400 000 voitures en 2019. PSA a implanté une usine à Kenitra qui fabrique la Peugeot 205 et la Citroën Ami, avec une capacité de production qui a été doublée en 2020 pour atteindre 200 000 voitures.

Chez les 2 500 travailleurEs de Kenitra, qui touchent un salaire de base de 2 400 dirhams (environ 240 euros), la colère s’exprime. Mercredi 27 janvier, une première grève a bloqué la production et une réunion s’est tenue où les salariéEs ont déposé leurs revendications. Jeudi 28 une manifestation avec sit-in devant l’enceinte de l’usine a eu lieu pour faire entendre à nouveau la protestation.

Les salariéEs de l’usine ont fait connaître leurs revendications et diffusé sur les réseaux sociaux le document consignant toutes les revendications déposées.

Salaires et conditions de travail sont au cœur des revendications. Sont dénoncés le gel des salaires qui « ne bougent pas », le non-versement de primes, l’absence d’une prime de restauration alors que la cantine a été supprimée, et de celle de transport pour les ouvriers.

Concernant le temps de travail, les ouvrierEs dénoncent la « banque d’heures » et l’application du système bien connu dans les usines françaises de PSA de l’overtime, qui entraîne des heures supplémentaires et des week-ends travaillés sans rémunération.

Un encouragement : le syndicat CGT-PSA en France a affirmé son « soutien total » au mouvement et aux revendications des grévistes. Cette grève survient au moment même où PSA accentue son internationalisation en fusionnant avec Fiat-Chrysler (lire ci-contre). Raison supplémentaire pour populariser et soutenir les revendications des ouvrierEs de l’usine Kenitra : une victoire dans l’une des usines, c’est une victoire pour touTEs les salariéEs du nouveau groupe mondialisé.