La Grèce a connu le jeudi 2 avril sa deuxième grève générale de l’année, appelée par la Confédération des Travailleurs (GSEE) et la Confédération du Secteur Public (ADEDY).
Le climat est tel que même le président de la République (aux fonctions honorifiques) a déclaré aux syndicats que « les travailleurs ne doivent pas payer (la crise) car eux au moins sont innocents. La crise doit être payée par ceux qui l’ont provoquée alors qu’ils insistent pour ne rien perdre de ce qu’ils ont gagné hier et de ce qu’ils gagneront dans le futur ». Générale
Il faut dire que le climat et la rage sociales augmentent en Grèce, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 14% des travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté tandis que la moyenne dans l’UE est de 8%. Le taux de chômage des jeunes diplômés, la « génération 700 euros » tourne autour de 45% ! Le gouvernement conservateur du Premier ministre Costas Karamanlis a annoncé le gel des salaires des fonctionnaires.
Le porte-parole des syndicats du privé GSEE, Stathis Anestis, s’est déclaré pleinement satisfait de la journée de grève ; « la participation est totale ». « Les travailleurs veulent que la politique change. Ceux qui ont provoqué la crise doivent la payer, pas les travailleurs. »
A Athènes, plus de 15.000 personnes ont manifesté pour exiger une augmentation des salaires et la protection des pensions. Les contrôleurs aériens ont arrêté le travail pendant 4 heures, suspendant tous les vols, sauf ceux d’urgence.
Les conducteurs de bus d’Athènes ont quant à eux arrêté le travail pendant trois heures avant l’heure de pointe matinale et ont réalisé d’autres arrêts dans la soirée. Plusieurs trains ont été annulés et le trafic maritime a été paralysé. La grève a été totale toute la journée dans le secteur bancaire et scolaire ainsi que dans la presse et les médias audiovisuels.
La grève a également touché les ministères, les hôpitaux et la majorité des services publics. Il s’agit de la seconde grève générale contre le gouvernement depuis la mort d’ Alexandros Grigoropoulos au mois de décembre 2008, assassiné par la police et qui avait provoqué une vague d’émeutes de la jeunesse dans tout le pays.