Le 22 mars 2022, cela faisait dix ans jour pour jour qu’avait lieu la manifestation étudiante d’ampleur historique à Montréal contre la hausse des frais de scolarité au cœur du « Printemps érable ».
Pour souligner cet anniversaire, c’est près de 65 000 étudiantEs qui étaient en grève partout dans la province pour rappeler que même 10 ans après ces événements, les coûts d’accès à l’enseignement universitaire sont toujours en hausse, ainsi que l’endettement étudiant. Des grèves sont prévues à Rimouski et à Gaspé.
Une marche pour la gratuité scolaire et contre la marchandisation de l’éducation à Rimouski
Le mardi 22 mars, l’association générale étudiante du campus de Rimouski (AGECAR) et l’association générale étudiante du Cégep de Rimouski (AGECR) tenait une marche pour la gratuité scolaire et pour lutter contre la marchandisation de l’éducation. Lors de cette journée, l’AGECAR tenait une ligne de piquetage de 6 h 30, ainsi que l’AGECR qui la tenait à 11 h 30. Le départ de la marche s’est fait conjointement à 13 h, devant l’entrée principale de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et devant l’entrée principale du Cégep de Rimouski pour se terminer au 320, rue Saint-Germain Est, devant les bureaux des députés. De plus, le lundi 21 mars, dès 16 h, au local E-225 de l’UQAR, se tenait une période de création de pancartes et de bannières, le matériel étant fourni. Toute la communauté rimouskoise était invitée à y participer en grand nombre.
À Gaspé, une grève pour la gratuité scolaire et la justice climatique
Du 22 au 25 mars 2022, l’Association générale étudiante du Cégep de la Gaspésie et des Îles (AGECGI) se mobilisait en faveur de la gratuité scolaire ainsi que pour une justice climatique concrète. La grève se tenait du 22 au 25 mars sur le campus du Cégep de la Gaspésie et des Îles avec une série d’activités prévues dans une programmation disponible sur leur page Facebook.
Alors que les frais de scolarité augmentent d’année en année, cette manifestation visait à réclamer au gouvernement la gratuité scolaire. L’AGECGI rappelle que la communauté étudiante de la province paie de plus en plus cher son éducation universitaire. Les droits de scolarité et les autres frais obligatoires annuels atteignent désormais un montant de 4310 $ [3 100 euros] pour unE étudiantE temps plein de premier cycle. Alors que ce montant était de 2506 $ [1 800 euros] en 2006, celui-ci connaît depuis une hausse annuelle de 111 $ [80 euros], une somme au-delà de l’augmentation générale des prix et une hausse proportionnellement plus élevée que le revenu moyen au Québec. L’association étudiante mentionne que la gratuité scolaire est un projet viable, mais elle dénonce le manque de volonté politique.
Cette grève vise aussi à demander au gouvernement d’enclencher un virage profond et rapide pour atteindre les cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’Association étudiante dénonce le fait que les gouvernements en place n’agissent pas en conséquence face à ces défis climatiques et ne prennent pas au sérieux la menace climatique, son ampleur et leurs responsabilités.
Cette grève est aussi l’occasion de dénoncer les incohérences des éluEs. Par exemple, le gouvernement du Québec prépare une loi contre les hydrocarbures et les projets gaziers, mais en parallèle, il accorde aux industries forestières des permis de coupes dans les hautes montagnes des Chic-Chocs. Les organisateurs soulignent par voie de communiqué que « seul un mouvement populaire, combatif et bien organisé pourra arriver à les obliger à changer de cap ».
Article publié sur le site du journal le Mouton noir (Québec).