Publié le Dimanche 9 juin 2013 à 22h09.

Italie : élections, désaffection…

Quelques mois après les élections législatives, de nouvelles élections ont eu lieu les 25 et 26 mai pour les municipalités, concernant plus de 7 millions d'électeurs. Les résultats confirment la tendance des électeurs à changer rapidement de comportement électoral, symptôme de la désaffection de la politique.Cela illustre la fracture croissante avec les partis politiques, qui amène une grande partie de la population à changer de comportement électoral. Difficile donc à interpréter. L'abstention est en augmentation, une abstention très large qui a frappé en particulier le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo et le Peuple de la liberté de Berlusconi. Un pourcentage allant de 30 à 50 % des électeurs « grillini », la fois précédente, est resté à la maison, et une bonne partie de ceux qui sont allés voter se sont dispersés dans des listes citoyennes locales. EffondrementLe Parti démocrate (PD) de centre gauche a dit sa satisfaction quant à son résultat. Dans les capitales provinciales, le Parti démocrate a eu 384 000 votes, 243 000 de moins que lors des élections précédentes… Le PDL de Berlusconi 247 000, soit 163 000 de moins. Le pire est pour le M5S de Grillo, qui a chuté de 581 000 à 165 000 voix, ainsi que la Ligue du Nord. Les multiples listes de gauche, indépendantes de la coalition rassemblée par le Parti démocrate, ont montré des résultats assez mitigés. Là où ont été construites des coalitions alternatives importantes (parfois avec l'appui de certaines listes citoyennes et d'extrême gauche, parfois aussi impliquant Sel – Gauche, écologie et liberté), les résultats sont assez encourageants. Toutefois, dans plusieurs endroits, les résultats sont très modestes, voire décevants, comme ce fut le cas à Rome.Soulignons enfin que les résultats de cette élection sont marqués par la situation sociale médiocre. Une difficulté à trouver des débouchés politiques pour inverser un rapport de forces entre les classes dégradé, une situation qui dure sur fond d'absence de toute politique alternative.De Rome, D.G.