Le samedi 2 mars, ils et elles étaient entre 200 000 et 250 000, à Milan, pour protester contre les politiques discriminatoires, et notamment racistes, du gouvernement d’extrême droite. Une mobilisation de masse dont les médias français n’ont quasiment pas parlé, probablement obnubilés par la énième polémique sur le hijab, la vaniteuse tribune de Macron-sauveur-de-l’UE ou trois vitrines cassées lors d’une manifestation de Gilets jaunes…
À l’appel de centaines de collectivités locales, de dizaines d’associations, de syndicats, d’organisations de gauche, de personnalités…, c’est une Italie progressiste, antiraciste, antifasciste, antisexiste et anti-LGBTIphobie qui a défilé dans les rues de Milan et défié Salvini et sa clique. Pour Salvatore Palidda, professeur de sociologie à l’université de Gênes, « cette manifestation constitue sans doute un signal très très important : les divisions, les frustrations, le sentiment d’impuissance, le vide de capacités innovatrices, sont effacés par le succès d’une mobilisation que ni les droites ni leurs alliés du M5S ne pourront imiter dans ses dimensions, sa chaleur, sa force humaine mais aussi politique. » Un optimisme que l’on souhaite partager, même si, comme les manifestantEs ont eux et elles-mêmes pu le dire, il ne suffira pas d’une mobilisation pour renverser la vapeur en Italie. Une manifestation, en tout état de cause, marquante, et ouvrant des perspectives face au cours néofasciste des autorités italiennes, et qui fait en outre figure de source d’inspiration pour nos mobilisations en France.
J.S.