Menaces pour les droits des femmes et des personnes LGBTI, cadeaux au patronat, démantèlement des services publics et négation du droit à la santé : la période actuelle est source de grandes inquiétudes tant pour les minorités de genre que pour l’ensemble du prolétariat italien.
Cette année, la saison des prides en Italie coïncide avec la montée des idées réactionnaires et d’extrême droite constituant une réelle menace pour la préservation des droits des femmes et des personnes LGBTI et pour la conquête de nouveaux droits. Le blocage de la loi Zan contre l’homophobie, le recours du parquet de Padoue contre la transcription à l’état civil des enfants de couples homosexuels et, enfin, l’annulation, par le tribunal de Milan, de la transcription d’un enfant né à l’étranger grâce à la gestation pour autrui, contribuent à instaurer une atmosphère de terreur.
Des Prides et des luttes pour contrer la vague réactionnaire
Malgré ce contexte, sept prides ont rassemblé de centaines de milliers de personnes dans tout le pays. Les sentiments dominants sont principalement la colère et la fierté, mais aussi la peur de l’avenir. De nombreux couples homosexuels n’envisagent plus de passer leur vie en Italie.
Il s’agit d’un sentiment partagé par de nombreux secteurs de la société. Le 24 juin, une manifestation de 10 000 personnes a eu lieu dans la capitale pour soutenir l’appel d’un large réseau de syndicats, de partis et de mouvements contre les politiques du gouvernement de Meloni. Sans surprise, l’alliance des droites extrêmes protège le patronat et compte faire peser les coûts sociaux de la crise sur les travailleurEs et les classes populaires.
La manifestation de samedi dernier a aussi été l’occasion pour renforcer la collecte de signatures pour la proposition d’initiative populaire sur le salaire horaire minimum à 10 euros.
Revendiquer le droit à la santé, stopper l’avancée des politiques néolibérales
Une autre revendication centrale est celle autour de la défense de l’hôpital public après plusieurs décennies de réformes ayant progressivement démantelé les structures publiques et transféré les ressources vers le secteur privé. Selon Agenas (Agenzia per i servizi sanitari segionali), il manque au moins 2 500 spécialistes dans les services d’urgences. La pénurie de personnel touche tous les services et les moyens du PNR (Plan national de relance), ouvrant grand les portes au secteur privé, ce qui ne conduit pas à une amélioration de la situation.
Certaines voix se lèvent pour revendiquer la nécessité de se constituer en partenaire social dans le processus de mobilisation pour la défense de la santé publique.
Il faut contrer l’avancée du secteur privé, y dénoncer les scandaleuses clauses privées des complémentaire santé, incluses dans les conventions collectives de travail signées par les différentes catégories.
Les soins de santé complémentaires sont un véritable vol pour les travailleurEs qui le paient trois fois : une première fois parce que l’inclusion des soins de santé privés complémentaires sert à maintenir les salaires à un niveau bas, parmi les plus bas d’Europe ; une deuxième fois parce que la complémentaire santé est fiscalement avantageuse pour le patron ; une troisième fois puisqu’elle oblige dans tous les cas ceux et celles qui l’utilisent à payer de leur poche.
Face à cette situation, la réaction du monde syndical reste timide et ne permet pas d’engager une lutte cohérente et structurelle pour contrer l’avancées des politiques libérales et réactionnaires.