Publié le Lundi 26 septembre 2011 à 09h09.

Italie : un séminaire international sous le signe du refus de payer la dette

Le séminaire national de la rentrée 2011 de la Gauche Critique (en italien, Sinistra Critica) s’est tenu du 15 au 18 septembre à Trevi dans la province de l’Ombrie. Environ deux cents participants se sont entassés pendant trois jours à l’hôtel Della Torre de Trevi, à quelques kms de Pérouse. Une vingtaine d’ateliers et quatre plénières dont deux dédiées à l’approfondissement de deux thèmes d’une grande actualité : Image retirée. l’analyse des mouvements sociaux en Italie et en Europe avec la participation de Miguel Romero, directeur de la revue espagnole Viento Sur, également membre de Izquierda anticapitalista et militant du mouvement des ’Indignés’ ; Image retirée. la seconde assemblée thématique a été consacrée à la dette et à son annulation. Eric Toussaint, président du CADTM, -un réseau international présent désormais dans 30 pays qui s’occupe depuis des décennies de l’annulation de la dette dans le tiers monde et qui désormais s’occupe à temps plein de l’Europe-, a donné une ’leçon’ sur la crise actuelle du capitalisme, sur comment les dettes privées sont devenues publiques et sont prélevées directement dans les poches des travailleurs et des travailleuses. Une dette illégitime ne doit pas être payée, c’est ce que propose le CADTM qui est rejoint par une bonne part de la gauche anticapitaliste en Europe.

Vendredi 16 au soir a eu lieu l’assemblée féministe pour qui une organisation ’écologiste, communiste et féministe’ est désormais un passage obligé, tandis que le dimanche était consacré aux conclusions. Dans les conclusions du séminaire a été relancé l’appel du cartel « il faut les arrêter », qui organise une manifestation et une assemblée nationales à Rome (Teatro Ambra Jovinelli) le 1er octobre. Ce qui est ressorti du débat est que le 1er octobre doit être un succès, il faut une grande participation populaire pour préparer au mieux la manifestation des Indignés du 15 octobre à Rome. L’assemblée d’Ambra Jovinelli doit être une véritable assemblée, avec des intervenants de partout et pas une simple représentation des organisations politiques ou syndicales. Sinistra Critica proposera aux adhérents à l’appel «  il faut les arrêter » que dans cette manifestation il y ait un espace dédié en particulier au mot d’ordre «  ne payons pas leur dette », afin de faire vivre non seulement une mobilisation unitaire mais aussi un contenu fort face à la gravité de la crise.

Le thème de la dette est donc le point central de l’automne et Sinistra Critica proposera à ses partenaires, le lancement d’une campagne de masse qui permette de débattre sur les lieux de travail, d’étude,… et qui favorise des initiatives directes et des manifestations visibles. Une campagne nationale et internationale à même d’inverser la logique des sacrifices à tout prix, imposée par la BCE, l’Union européenne mais également par le président de la république italienne Giorgio Napolitano.

Après le 15 octobre et après avoir confirmé la volonté d’en faire une échéance exceptionnelle, l’attention se tournera vers Nice, le 1er novembre, quand se tiendra la manifestation européenne contre le sommet du G20. A cette occasion également l’idée est de promouvoir, autour du mot d’ordre d’annulation de la dette, une mobilisation la plus large possible afin de rassembler des forces diverses.

Le séminaire de la Gauche Critique a représenté l’occasion de lancer un premier débat en vue du congrès de cette organisation qui se tiendra probablement au printemps 2012. Un débat qui a mis au centre de l’attention la nécessité de se lier aux nouveaux processus de radicalisation politique, de relancer l’objectif initial de Sinistra Critica, c’est à dire la construction d’une nouvelle organisation de la gauche anticapitaliste mais également d’affronter avec plus de détermination le thème de l’identité politique et programmatique. Cela se discutera dès l’automne.