C’est un tournant historique, l’ère Berlusconi vient de s’achever par un vote populaire et, avec le champion du libéralisme, c’est aussi la défaite de la privatisation à tout prix et du service public écrasé par le marché. Aujourd’hui, avec les résultats des référendums1, nos vies valent vraiment plus que leurs profits. La participation populaire a vaincu le « berlusconisme ».Il faut insister sur le rôle joué par les comités pour l’eau publique. Ils ont travaillé en silence, ont recueilli le plus grand nombre de signatures jamais obtenues pour une consultation populaire, ont fait une campagne sur le contenu : l’eau publique. Cette victoire est leur victoire.Pour les mouvements qui se battent contre le super-pouvoir du profit, c’est un grand jour. Toute proposition de mouvement unitaire qui lie entre elles les luttes éparpillées sur le territoire national – contre les décharges, les incinérateurs, les tarifs locaux, etc. – est la bienvenue et Sinistra critica travaillera activement en ce sens.Les partis traditionnels et institutionnels feraient bien d’observer et d’apprendre de cette victoire. C’est la société en mouvement qui a gagné aujourd’hui, c’est le travail de base radical et passionné, la capacité à reprendre les fils et à tisser une stratégie. On a eu la confirmation que des contenus radicaux peuvent convaincre et gagner. Ce n’est pas seulement Berlusconi qui a perdu aujourd’hui, mais Emma Marcegaglia [présidente de Confindustria, le Medef italien, NdT] et toute l’industrie qui rêvait de faire des affaires en or avec le nucléaire et l’eau privatisée (et qui, prenons garde, se précipitera maintenant sur les énergies renouvelables).Une gauche vraiment radicale, anticapitaliste et écologiste est possible si son avenir n’est pas lié à tout prix à celui du centre-gauche.Notre projet de fond a reçu aujourd’hui un nouvel et fantastique élan.
Flavia D’Angeli et Emiliano Viti (Sinistra critica)1. Les 12 et 13 juin, trois référendums ont été regroupés, deux pour freiner la privatisation de la gestion de l’eau, un pour empêcher la construction de centrales nucléaires, un pour obliger les ministres à se présenter à un éventuel procès contre eux. 57 % de participation au vote en Italie, 54 % en comptant les Italiens résidant à l’étranger. 95 % de oui aux quatre que