Publié le Lundi 8 mars 2021 à 10h47.

La liberté d’expression et la liberté de réunion sont attaquées en Grèce

Alors que le gouvernement pousse un gréviste de la faim à la mort, au cours des dernières semaines, le peuple grec est devenu le témoin de violations flagrantes de ses droits politiques et d’un mépris manifeste de l’État de droit, sans précédent depuis la chute de la junte militaire grecque en 1974.

Le prisonnier Dimitris Koufontinas, membre de l’organisation de guérilla « 17N », aujourd’hui dissoute, est en grève de la faim depuis 56 jours et en grève de la soif depuis 11 jours, pour demander à la justice de faire valoir ses droits légaux concernant la prison dans laquelle il doit purger sa peine. La légalité de sa demande a été reconnue par Amnesty International, le médiateur grec, l’Association hellénique des juges et des procureurs, des avocats, des universitaires et par la majorité des partis politiques d’opposition.

Cependant, le gouvernement continue de refuser à Koufontinas ses droits légaux et semble déterminé à le pousser à la mort. Des milliers de citoyens sont descendus dans la rue pour protester contre le mépris du gouvernement pour l’État de droit. En réponse, le gouvernement a décidé d’adopter une approche encore plus stricte en brisant les rassemblements et en usant de la force et de la brutalité policière contre des manifestants pacifiques. Plusieurs personnes ont été arrêtées simplement parce qu’elles avaient participé à une manifestation et, dans de nombreux cas, de fausses accusations ont été portées contre elles. Les photographes de presse qui ont enregistré les manifestations ont également été attaqués par les forces de police, ce qui témoigne clairement de l’hostilité du gouvernement à l’égard de la liberté de la presse.

L’attaque contre la démocratie s’est même infiltrée dans les médias sociaux. Ces derniers jours, Facebook a limité ou supprimé les comptes privés des avocats qui avançaient des arguments juridiques en faveur du cas de Koufontinas, des journalistes qui critiquaient le gouvernement pour sa position actuelle et des photographes de presse qui téléchargeaient des photos ou vidéos montrant les manifestations de masse et la brutalité des forces de police. Même les pages des organisations politiques, y compris la page de Synantissi, ont été partiellement censurées ou supprimées pour avoir soutenu la légalité des droits de Koufontinas. Des posts ont été effacés, des commentaires ont été supprimés, et même des événements en ligne et des conférences de presse en rapport avec cette question ont été interdits. Pour justifier la politique de Facebook, ses administrateurs ont avancé l’affirmation scandaleuse que toutes ces personnes et organisations font la promotion du terrorisme. Cette justification manifestement infondée est en résonance totale avec la tentative des médias pro-gouvernementaux d’attribuer à toute voix dissidente une tonalité extrémiste, afin de justifier l’attitude du gouvernement, celle de la vengeance contre Koufontinas.

La liberté d’expression et de réunion est attaquée en Grèce. Tolérer que l’État viole les droits de Koufontinas aujourd’hui, ce serait créer un mauvais précédent débouchant sur la violation des droits de chacun demain. C’est pour éviter cela que nous sommes mobilisés. C’est pourquoi nous avons besoin de votre soutien et de votre participation.

  • Nous résisterons.
  • Nous vaincrons.
  • Pour la dignité, la justice et la liberté.

Le 4 mars 2021

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Lire sur notre site : « Ne laissons pas mourir le prisonnier Dimitris Koufondinas, en grève de la faim depuis le 8 janvier ! »