À Stuttgart, au cœur de la concentration industrielle la plus importante d’Allemagne, un projet de travaux d’urbanisme gigantesque a été lancé. Stuttgart 21, tel est son nom, doit permettre de transformer la gare de Stuttgart. Ce chantier pharaonique devrait coûter 9 milliards d’euros avec la construction d’une gare souterraine, de nombreux tunnels et ponts. Ce projet très controversé va engloutir des sommes folles qui manqueront à la ville et à la région dans leurs budgets sociaux. Depuis le début des travaux, début août, la résistance grandit chaque jour. Des manifestations devant la gare rassemblant de 10 à 30 000 personnes ont lieu au moins deux fois par semaine. Un palier a été franchi le 30 septembre, quand la police a violemment dispersé une manifestation pacifique, provoquant plus de 300 blessés légers. Le lendemain, près de 100 000 personnes se sont rassemblées pour dénoncer la violence policière et s’opposer à ces travaux qui risquent de faire perdre la majorité au parti d’Angela Merkel (qui défend farouchement ce projet), lors des prochaines élections régionales en 2011. Cette résistance est un formidable encouragement pour tous les autres mouvements de résistance qui renaissent en Allemagne comme l’a montré la manifestation de Berlin du 15 septembre. En effet ce jour-là, 100 000 personnes ont manifesté contre la décision gouvernementale de prolonger l’activité des centrales nucléaires de douze ans.