Après l’attaque atroce du Hamas le 7 octobre, qui a fait 1 200 morts, dont de nombreux civils, y compris des enfants, Israël a entamé un siège de Gaza, coupant les vivres, l’eau et le carburant, déclenchant un bombardement incessant et entamant une invasion qui a tué plus de 12 000 personnes, dont près de la moitié sont des enfants.
La plupart des Américains ont été horrifiés par le spectacle d’une ville presque entièrement détruite, d’hôpitaux en ruine et d’hommes et de femmes marchant dans les décombres en portant leurs bébés morts.
Le président Biden, qui a fortement soutenu Israël, tout comme le Congrès, s’oppose toujours à un cessez-le-feu, appelant seulement à de brèves pauses humanitaires. En réaction, des dizaines de milliers de personnes ont participé à des manifestations de protestation pour exiger un cessez-le-feu et la fin du soutien des États-Unis à Israël. Principalement organisées par des groupes juifs et palestiniens, ces immenses manifestations multiraciales et plurireligieuses impliquent souvent des actes de désobéissance civile, le blocage des rues, des autoroutes et des ponts des grandes villes, l’occupation de bureaux gouvernementaux, de gares ou d’installations universitaires.
500 fonctionnaires protestent contre le soutien de Biden à Israël
La combinaison des crimes contre l’humanité de l’État israélien et de nos protestations ont eu un impact. Selon un récent sondage Reuters/Ipsos, 68 % des personnes interrogées estiment « qu’Israël devrait décréter un cessez-le-feu et tenter de négocier ». Et plus de 80 % des démocrates sont favorables à un cessez-le-feu. Les activités du mouvement en faveur du cessez-le-feu se sont propagées dans la société américaine.
Commençons par le sommet avec une faille dans l’administration Biden. À la mi-novembre, plus de 500 fonctionnaires de 40 agences gouvernementales ont envoyé une lettre au président Biden pour protester contre son soutien à Israël et réclamer un cessez-le-feu et une aide humanitaire. La plupart des signataires de la lettre appartenaient au Conseil national de sécurité, au FBI et au ministère de la Justice.
Une partie des Démocrates demandent un cessez-le-feu
Bernie Sanders (qui est sénateur) a publié un communiqué le 18 novembre, déclarant : « Alors qu’Israël a le droit de s’en prendre au Hamas, le gouvernement d’extrême droite de Nétanyahou n’a pas le droit de mener une guerre presque totale contre le peuple palestinien. C’est moralement inacceptable et en violation du droit international ». Comme condition à l’aide américaine à Israël, Sanders demande « la fin des bombardements aveugles, le droit des personnes déplacées à Gaza de retourner chez elles, l’interdiction d’une réoccupation ou d’un blocus israéliens à long terme de la bande de Gaza, la fin de la violence des colons en Cisjordanie et le gel de l’expansion des colonies [et] un engagement en faveur de vastes pourparlers de paix en vue d’une en vue d’une solution à deux États à la suite de la guerre ». Mais il ne s’est pas joint à au mouvement en faveur d’un cessez-le-feu.
De leur côté, la représentante Alexandria Ocasio-Cortez et vingt autres membres du Congrès ont envoyé une lettre au président Biden, lui demandant de soutenir un cessez-le-feu bilatéral à Gaza. La lettre dit : « Nous vous écrivons pour exprimer notre profonde [...] préoccupation au sujet de l’intensification de la guerre à Gaza, en particulier des graves dangers contre les enfants... » Trente et un membres du Congrès, sénateurs et représentants, soutiennent désormais un cessez-le-feu.
Quelque 300 délégués à la convention nationale du Parti démocrate ayant voté pour Sanders lui avaient pourtant adressé une lettre l’exhortant à soutenir un cessez-le-feu. Et 250 membres de l’équipe de campagne d’Elizabeth Warren (qui fut également candidate aux primaires de 2020) lui ont demandé de faire de même.
Universités, Églises, et Prix littéraires appellent au cessez-le-feu
Les universités du pays ont été particulièrement touchées par les manifestations en faveur du cessez-le-feu. Plusieurs d’entre elles ont interdit les organisations palestiniennes ou annulé leurs manifestations. Les étudiants de l’université de Columbia et d’autres établissements ont réagi en organisant des rassemblements pour mettre fin à la censure des groupes palestiniens, pour un débat et une discussion libre sur le campus.
Les Églises se sont également impliquées, de nombreuses confessions appelant à un cessez-le-feu.
Enfin, lors de la remise des National Book Awards (un important prix littéraire américain), les finalistes de cette année ont publié une déclaration soutenant un cessez-le-feu et ajoutant : « Nous nous opposons de la même manière à l’antisémitisme, au sentiment anti-palestinien et à l’islamophobie, en acceptant la dignité humaine de toutes les parties, nous savons qu’une nouvelle effusion de sang ne contribuera en rien à garantir une paix durable dans la région ».
Bien que Biden et le Congrès ignorent ces appels, c’est le sentiment majoritaire en Amérique aujourd’hui. Nous voulons un cessez-le-feu et nous continuerons à protester pour l’obtenir.