Publié le Vendredi 2 décembre 2011 à 10h04.

Maroc, 21 % d’électeurs.

Contrairement à la propagande officielle, les élections législatives du 25 novembre ne sont pas un succès pour le pouvoir.

Le taux de participation officiel de 45 % est certes plus important qu’en 2007 (37 %) mais 2 millions de personnes inscrites ont « disparu » des listes depuis. Ainsi, le nombre officiel d’inscrits est de 13,5 millions alors que le nombre de personnes en âge de voter est de 22 millions. Si par ailleurs, on intègre les votes blancs (20 %), ce sont en réalité 21 % d’électeurs qui ont apporté leur suffrages à un des partis en lice. À cela, il faut ajouter les pressions multiples, les achats de voix pour inciter au vote.

Le seul parti vainqueur à une très large majorité est celui des abstentionnistes et des partisans du boycott. La victoire du parti islamiste PJD (Parti de la justice et du développement) est donc relative (107 députés). Elle traduit surtout un arrangement avec le pouvoir. Ce dernier ne pouvait remettre en selle les partis traditionnels discrédités et contestés par la rue. Le PJD qui n’a jamais assumé de responsabilités gouvernementales a mené campagne sur la question de l’emploi, des salaires et de la corruption. Sa fonction est de donner l’apparence du changement politique. Des tractations sont en cours avec les « libéraux » et les « socialistes » pour former une majorité gouvernementale mais, dès le 26, les manifestations ont repris massivement… aucune combinaison électorale ne fera reculer la mobilisation populaire. Nous y reviendrons dans le prochain numéro de Tout est à nous !