Publié le Samedi 29 août 2009 à 22h30.

Mission en Palestine de militants du NPA. Union des comités des femmes palestiniennes : dans la lutte commune se construit l'égalité

L’union des comités de femmes palestiniennes a été créée en 1980 et connaît aujourd’hui un succès populaire sur l’ensemble des territoires palestiniens.

Cette association est implantée dans toutes les grandes villes (y compris à Gaza) où elle s'organise autour de comités locaux. Dans le cadre de notre mission en Palestine, nous nous sommes rendus à Hébron où nous avons rencontré cette association qui structure grandement au le mouvement d’émancipation des femmes palestiniennes participant ainsi au renforcement du mouvement de libération nationale. 

Comme nous l’avions déjà constaté en visitant des camps de réfugiés ou en rencontrant des associations comme Aoutar (école de musique à Naplouse), les questions sociales et culturelles sont, en Palestine notamment, intimement liées aux questions politiques : et il ne pourrait y avoir de luttes distinctes qui ne sauraient prendre en compte à la fois les enjeux sociaux et politiques qui se posent aux palestiniens dans leur combat. 

Avant d'être une organisation de femmes, cette association se définit comme une organisation de lutte pour la libération nationale : cette conception irrigue toutes ses actions et dessine son profil militant. Bien plus qu’une association à visée sociale ou humanitaire, celle-ci considère que seule la prise en compte collective des problèmes individuels peut aboutir à l’édification d’un projet national viable, en permettant l'implication de toutes et tous dans la lutte. La politisation de la sphère privée, et sa transformation en point d'appui pour tous les palestiniens (hommes ou femmes) pour construire le mouvement de libération nationale, est son principal objectif. Ainsi, ces militantes palestiniennes tentent d’endiguer les inégalités qui existent (répartition des tâches ménagères, indépendance financière des femmes, violences conjugales…) en misant sur l’éducation (juridique, culturelle, sexuelle, etc...) et l'accès au travail afin de porter un projet national palestinien basé sur ces mêmes principes : justice, égalité et dignité. 

Afin de mener à bien ses missions, l’association organise des réunions qui visent à éduquer politiquement les palestiniennes. Plus concrètement, ce mouvement tente également  de permettre  aux femmes d’accéder à un travail et a poussé certaines localités à construire des serres dans lesquelles les femmes cultivent des fruits et légumes toute l’année (elles ne touchent pas de salaire mais vendent directement leur production). De plus, l’association a obtenu des municipalités la construction de maisons d’accueil pour les enfants qui sont gérées par les comités de femmes.

Enfin, d’un point de vue plus global, ces femmes luttent pour que la question des femmes soient prises en compte au niveau législatif et participent à la construction de cadres de type des « planning familiaux ». 

Cette approche globale articulant en permanence « sphère publique » et « sphère privée » permet, dans le même temps, de s'affronter aux problèmes « individuels » tout en pensant des solutions collectives : agissant depuis plus de 20 ans dans ce sens, l’association est devenue une référence pour tous les palestiniens et palestiniennes, qu’ils habitent en ville, à la campagne ou dans des camps de réfugiés.