Publié le Mercredi 6 septembre 2017 à 07h50.

Mobilisation générale pour Salah Hamouri !

Salah Hamouri, militant franco-palestinien détenu par Israël durant plus de six ans entre 2005 et 2011, a été de nouveau arrêté le 23 août dernier par les autorités israéliennes à son domicile de Jérusalem-Est.

Aucun motif n’a été communiqué lors de l’arrestation. Coïncidence ? Salah venait d’obtenir son diplôme d’avocat, qu’il entendait mettre à profit au sein de l’organisation des droits de l’homme et de défense des prisonniers palestiniens Addameer.

« Dossier secret »

Quelques jours après son arrestation, six mois de « détention administrative » étaient requis contre Salah. Cette procédure permet à l’armée de maintenir quiconque en prison, pour des périodes de six mois renouvelables à l’infini, sans chef d’inculpation et sans qu’aucune preuve ne soit produite. Cette procédure, qui repose sur une présomption de culpabilité et nie tout droit à la défense, est l’une des multiples facettes du régime colonial imposé par Israël aux Palestiniens. 

Le 29 août, quelques heures avant que la peine de détention administrative ne soit requise par l’armée, un juge de Jérusalem avait pris une toute autre décision : un placement en résidence surveillée, assorti de plusieurs interdictions (entrée à Jérusalem, sortie du pays). Et c’est alors que la famille venait payer la caution de Salah qu’elle a appris que ce dernier serait finalement maintenu en prison, toujours sans aucun motif officiel et sur la seule base d’un « dossier secret ».

Comme des centaines de milliers de Palestiniens, qu’ils soient militants ou non, Salah Hamouri est victime de l’acharnement d’une puissance coloniale qui, par des arrestations, des condamnations ou diverses interdictions administratives, perpétue une situation où l’oppression la plus brutale se conjugue à l’arbitraire et au harcèlement. Rappelons qu’Elsa, l’épouse de Salah, est interdite d’entrée en Israël, et donc dans les territoires palestiniens, depuis janvier 2016…

Développer la mobilisation

La mobilisation pour la libération de Salah se développe, avec des pétitions, des rassemblements, des interpellations des autorités françaises par le mouvement de solidarité avec la Palestine et par des députés du PCF et de la FI, et une première réunion d’un collectif de soutien le mardi 5 septembre à Paris. Un seul mot d’ordre : la libération de Salah Hamouri qui, à l’instar des milliers d’autres prisonniers politiques palestiniens, n’a rien à faire dans les geôles israéliennes. 

Dans une lettre calomnieuse publiée le 30 août, l’ambassadeur d’Israël en France déclare ce qui suit : « alors que le terrorisme est le fléau universel de notre siècle et que la France et Israël sont unis dans cette lutte, la mobilisation pour la libération de Salah Hamouri est plus qu’inquiétante ». Une « inquiétude » qui, malgré le lamentable amalgame entre, d’une part, « terrorisme » et, d’autre part, lutte pour la justice et l’égalité, est un encouragement à poursuivre et développer la mobilisation. 

Julien Salingue

 

Post-Scriptum : ci-dessous, le message publié sur Facebook par Elsa, épouse de Salah, le 5 septembre : 

"La cour s’est réunie ce matin, à Jérusalem pour confirmer ou annuler la mise en détention administrative de Salah Hamouri ordonnée par Avigor Liberman.Pour le moment, la détention administrative de six mois est suspendue et Salah est condamné à purger la fin de sa peine précédente, soit trois mois. Salah avait été libéré en décembre 2011, dans le cadre de l’échange de 1027 prisonniers politiques palestiniens contre le soldat franco-israélien Guilad Shalit. Un échange au cours duquel, la France avait directement pris part aux négociations. Il est très fort probable que le procureur fasse appel de cette décision d’ici 48h car il a affirmé ne pas l’accepter. Une fois de plus, les autorités israéliennes s’acharnent sur Salah Hamouri. La France doit désormais redoubler d’efforts pour faire libérer notre compatriote. A l’arbitraire de l’incarcération de Salah, notre concitoyen, s’ajoute désormais une injure à un accord précédemment acté avec la diplomatie française. La France est doublement concernée car Israël rompt ainsi son engagement formel.Salah ne doit pas passer un seul jour de plus en prison, ni six mois, ni trois mois ! Emmanuel Macron doit se saisir directement et vigoureusement de la défense de notre concitoyen !"