Publié le Jeudi 25 décembre 2014 à 22h09.

Obama, Cuba : la victoire d’une révolution exsangue

Le mercredi 17 décembre, Obama a annoncé le rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les USA. « Nous sommes tous Américains » a-t-il déclaré, mettant fin ainsi à l’acharnement, l’absurde obstination de l’État américain et de ses dirigeants pour faire plier la révolution et le peuple cubain.

Ils ont d’abord tenté, en vain, d’assassiner les dirigeants cubains, puis ont essayé d’envahir ce pays de 10 millions d’habitantEs qui avait pour seul tort de vouloir échapper au pillage et à la tutelle des trusts et de l’État américain. 55 ans d’un blocus économique qui a ruiné le pays et appauvri sa population face auquel le régime castriste a pu résister, malgré sa nature autoritaire, voire dictatoriale, parce que, malgré ce blocus, il a réussi à nourrir la population et à développer un système d’éducation et de santé répondant aux besoins élémentaires.

La première puissance mondiale n’a pu venir à bout de la ténacité et de la dignité d’un peuple. C’est indiscutablement une victoire, mais la victoire tardive d’une révolution qui a épuisé ses forces. Obama a reconnu l’échec de la politique de la première puissance mondiale. Raul Castro a salué « cette décision juste du président des États-Unis Barack Obama » qui marque « l’ouverture d’un nouveau chapitre »...

Un nouveau chapitre que refusent les forces réactionnaires américaines en s’opposant à la levée de l’embargo. Elles ne pourront empêcher la reconnaissance de l’État cubain, mais elles continueront à la lui faire payer le plus cher possible, comme les USA et les puissances impérialistes l’ont fait payer à tous les peuples coloniaux et opprimés qui ont osé se soulever contre leur joug, comme la France l’a fait payer au peuple algérien.

Cuba était resté le symbole de ce soulèvement des peuples opprimés après la Seconde Guerre mondiale. Malheureusement, ce soulèvement n’a pas trouvé son répondant dans celui des travailleurs des citadelles du capital. Et, aujourd’hui, le joug de la finance s’exerce par le biais de l’économie de marché, de la concurrence mondialisée, avec tout autant de violence que dans le passé. Elle a déjà commencé à accomplir aussi à Cuba son œuvre destructrice.

Une nouvelle révolution est à l’ordre du jour : une révolution mondialisée pour libérer les classes et les peuples exploités de la domination parasitaire de la finance.

Yvan Lemaitre