Publié le Vendredi 11 octobre 2013 à 10h37.

Pays basque : halte à la répression

Le 30 septembre dernier, 18 membres d’Herrira (mouvement de soutien aux prisonnierEs et exiléEs politiques basques) ont été interpellés par la police espagnole. Si 14 d’entre eux ont été libérés le 3 octobre à la fin de la garde à vue, les quatre autres ont dû payer une caution de 20 000 euros pour leur libération. Aucun n’en a fini avec la « justice ». Ils ne peuvent quitter l’état espagnol et sont mis en examen pour « financement et intégration de bande armée » et « apologie du terrorisme ». Rappelons que l’ETA a définitivement arrêté la lutte armée depuis presque deux ans et que l’ensemble du mouvement abertzale (nationaliste basque) s’implique dans le processus de paix… Sur décision de l’Audiencia Nacional de Madrid, l’activité d’Herrira est paralysée pour deux ans avec la fermeture de ses locaux et de ses sites web, ainsi que le blocage de ses comptes bancaires. Cette opération policière vient après le mandat d’arrêt européen à l’encontre de Jokin Aranalde, porte-parole du comité des exiléEs.

Provocation d’ÉtatUne nouvelle fois, le gouvernement espagnol montre son refus de faire le moindre geste pour la résolution du conflit basque. Il criminalise les organisations et personnes qui agissent en faveur de cette résolution : Emilie Martin, responsable d’Herrira au Pays basque Nord, figure dans le dossier des 18.Le gouvernement français marche main dans la main avec Madrid. Le MAE de Jokin a été validé par le tribunal de Pau. Et le jour même de l’opération contre Herrira, Christiane Taubira signait à Paris avec son homologue espagnol une déclaration commune pour « renforcer le dispositif de lutte contre le terrorisme »... Des manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes du Pays basque, violemment réprimées comme à Hernani, massives comme à Bilbao. Le mouvement répond donc en intensifiant la mobilisation.

Claude Larrieu