Le sort de Salah Hamouri rappelle celui de milliers de Palestiniens emprisonnés.Le 25 avril, Salah Hamouri a eu 25 ans. C’était le sixième anniversaire que le jeune franco-palestinien « fêtait » derrière les barreaux de sa prison. C’est en effet le 13 mars 2005 que les autorités israéliennes ont arrêté Salah, pour le condamner trois ans plus tard, après une rocambolesque procédure judiciaire, à sept ans de détention. « La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique », écrivait en son temps Clémenceau, pour une fois bien inspiré. Le cas de Salah est exemplaire : sept ans pour « complot » et « appartenance aux jeunesses du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ». Le « complot » serait un délit d’intention, Salah étant accusé d’avoir « projeté » d’assassiner le rabbin Ovadia Yossef, leader spirituel du parti ultra-religieux Shaas. Mais rien n’a été démontré : ni témoin ni preuve matérielle. Rappelons que le rabbin Yossef s’est distingué ces dernières années en traitant les Arabes de « fourmis qui pullulent », de « vipères », et en appelant à « anéantir » les Palestiniens à coups de « super missiles ». Il a également déclaré que les victimes du génocide juif étaient la réincarnation d’âmes pécheresses qui devaient expier leurs fautes. Sans avoir été condamné par un quelconque tribunal. Le récent rapport Goldstone, commandé par les Nations unies pour enquêter sur les crimes perpétrés lors de l’offensive israélienne sur Gaza en 2008-2009, n’indique pas seulement qu’Israël aurait commis des crimes de guerre, voire contre l’humanité. Il rappelle aussi que « le système de justice militaire auquel les Palestiniens […] sont soumis les prive de la garantie d’une procédure régulière qu’exige le droit international ». Plus de 10 000 Palestiniens croupissent dans les geôles israéliennes dont près de 1 000 n’ont pas été jugés et n’ont pas reçu de chef d’inculpation. Rapporté à la population des territoires occupés (environ 4 millions), ce total équivaudrait en France à 160 000 prisonniers politiques ! L’emprisonnement arbitraire est un rouage essentiel de la politique israélienne. Depuis 1967, plus de 700 000 Palestiniens ont transité par les prisons israéliennes, soit 18 % de la population. Chez les hommes de 20 à 50 ans, cette proportion dépasse les 50 %... Des chiffres qu’il faut rappeler à l’heure où le monde semble s’émouvoir de la vidéo récemment diffusée par le Hamas, mettant en scène le seul prisonnier israélien, Gilad Shalit. Alors que les gouvernements occidentaux, France en tête, exigent bruyamment sa libération immédiate, aucun d’entre eux ne demande de comptes à Israël sur ses prisonniers. L’hypocrisie et le « deux poids, deux mesures » doivent cesser : Salah Hamouri et l’ensemble des prisonniers palestiniens doivent être libérés. Julien SalingueToutes les informations sur la campagne pour la libération de Salah sur www.salah-hamouri.frPour écrire à Salah : Salah Hamouri, Doar nah Guilboa, 10900-Beit shean, Israël