Publié le Mercredi 22 février 2012 à 14h50.

Schlumberger-Égypte : solidarité avec les salariés licenciés !

Un rassemblement a eu lieu à Paris en solidarité avec quatre salariés licenciés pour activité syndicale. Voici des extraits du compte-rendu adopté par les organisateurs.À l’appel d’Égypte-Solidarité1, un rassemblement d’une cinquantaine de personnes a eu lieu vendredi 17 février devant le siège social parisien du groupe Schlumberger2. Elles exigeaient la réintégration de quatre salariés licenciés pour avoir voulu construire une organisation syndicale dans la filiale égyptienne. Une délégation a été reçue par la direction du groupe.

La direction a notamment déclaré avoir pour politique de se conformer aux lois en vigueur localement, et avoir diligenté une enquête pour vérifier si celles-ci avaient bien été respectées par la direction de la filiale égyptienne.

La délégation lui a suggéré de proposer à des juristes ayant la confiance des syndicalistes indépendants de mener cette enquête de façon contradictoire.

La direction nous a confirmé que « des procédures juridiques sont actuellement en cours devant les autorités compétentes, et que Schlumberger appliquera leurs décisions. »

La délégation lui a répondu que personne ne savait quand la justice rendrait son verdict, et qu’en attendant, plusieurs familles étaient privées de revenus depuis près d’un an.

D’après le groupe Schlumberger, ces licenciements seraient intervenus avant que le syndicat ne soit constitué, la lettre de déclaration étant parvenue au ministère le 20 juillet.

La délégation lui a rétorqué que, dans la mesure où la promulgation de la loi sur la liberté syndicale était sans cesse repoussée, constituer un syndicat était toujours un véritable parcours du combattant. Du temps s’écoulait nécessairement entre le moment où étaient entreprises les premières démarches et celui où les éléments nécessaires étaient réunis pour envoyer la lettre au ministère. La constitution du syndicat avait en fait commencé depuis avril avec l’organisation des premières réunions à cet effet.

Or, la première lettre de licenciement, touchant Mohamed Abdel Rahman, secrétaire général, est partie le 11 mai. Le licenciement de Mohamed Essam, président du syndicat, est par ailleurs arrivé le 3 juillet, jour où était organisée la première assemblée du nouveau syndicat.

Il y a donc bien eu une relation de cause à effet entre le processus de constitution du nouveau syndicat et ces deux licenciements. Il en va de même pour ceux qui les ont suivis les 7 et 12 juillet, ces fois-ci sans lettre de licenciement (Ayman Abd Elmonem et Hossam Al-den Mostafa).

La direction affirme que le dialogue social existerait entre la direction de la filiale et des représentants syndicaux « dûment élus ».

Nous lui avons déclaré que ces élections avaient été entachées de fraude. En 2006, par exemple, il n’y avait eu que quatre candidats pour les quatre postes a pourvoir dans l’établissement de Qatamia. Trois autres candidatures avaient en effet été refusées par les services de la « Sécurité d’État » de la dictature, ainsi que les responsables du syndicat affilié à la centrale officielle. Nous avons rappelé que les dirigeants de cette dernière avaient été démis de leurs fonction en août dernier par la justice, notamment pour fraude électorale.En final, la délégation a souligné que le groupe Schlumberger devait anticiper sur la future législation et réintégrer immédiatement les quatre salariés licenciés. Elle démontrerait ainsi clairement sa volonté de respecter les normes de l’OIT, ainsi que son propre Code d’éthique.1. http://egyptesolidarite.wordpress.com/2. Avaient notamment répondu à cet appel l’Union syndicale Solidaires, Solidarité socialiste avec les travailleurs iraniens (SSTI), Alliance internationale en défense des travailleurs en Iran-Paris, Attac, NPA, PCF.