Publié le Dimanche 26 avril 2009 à 20h26.

Sinistra Critica en Italie...

Sinistra critica est un mouvement politique né pour contrer la dérive gouvernementaliste et modérée de la gauche italienne, d’abord en luttant, au sein du Parti de la Refondation Communiste (PRC), pour que ses dirigeants ne dilapident pas la possibilité de reconstruire une gauche clairement anticapitaliste, ouverte aux luttes et aux mouvements, pour une alternative réelle aussi bien aux droites qu’à la gauche libérale.

Lorsque la majorité du PRC a décidé d’abandonner ce chemin et de participer au gouvernement du pays avec les forces social-libérales (le gouvernement Prodi de 2006), appuyant ainsi de fait une politique de subordination aux exigences du patronat, à la guerre impérialiste et aux diktats du Vatican, Sinistra Critica n’a pas renoncé à ses positions.

C’est pour cette raison, que son élu au sénat, Franco Turigliatto, a été exclu du PRC, étant déclaré « incompatible avec le PRC » par sa direction, pour avoir voté contre la présence des bases de l’OTAN en Italie et contre la participation de l’Italie aux missions militaires en Afghanistan et au Liban. « Incompatibles avec la guerre et le néolibéralisme », tel est le slogan qui, en réponse à cette décision, a marqué la naissance de Sinistra Critica comme organisation indépendante, recueillant des milliers de militants du PRC déçus par son tournant gouvernementaliste, mais aussi de très nombreux militants des mouvements sociaux, des luttes étudiantes, des syndicats de base et contre la concertation, des mouvements féministes, antiracistes, pacifistes…  

Sinistra Critica est aujourd’hui une organisation politique nouvelle, qui travaille dans la difficile situation politique et sociale italienne, pour maintenir ouvert un espace politique : celui de la reconstruction d’une gauche anticapitaliste large, enracinée dans la société, entièrement impliquée dans les mouvements, forte de l’entrée en scène déterminante des nouvelles générations - féministe, écologiste, communiste. 

La gauche italienne, et le PRC en premier lieu, a été dévastée par sa participation au gouvernement Prodi et elle ne sait toujours pas aujourd’hui comment sortir de sa crise de crédibilité, de militantisme, d’enracinement social.

Sinistra critica, tout étant consciente de ses propres limites, continue le chemin long et difficile de la reconstruction d’une gauche qui soit vraiment utile, car elle se bat pour un autre monde, dénonce la barbarie capitaliste et ne fait pas de compromis avec le système. Une gauche qui pense que « ce sont les patrons et les banquiers qui doivent payer cette crise » et non pas les travailleurs, les précaires, les jeunes, les femmes, les immigrés.

Pour s’opposer à la violence des attaques sociales, des campagnes racistes et autoritaires du gouvernement Berlusconi, renforcé par le suicide des gauches italiennes, il faut dénoncer haut et fort le caractère « de classe »  de ces politiques et agir pour qu’apparaisse clairement la nécessité d’une bataille anticapitaliste cohérente.

C’est dans cet esprit que Sinistra Critica participe à la construction d’une gauche anticapitaliste européenne qui fasse également émerger un pôle anticapitaliste à échelle continentale. Mais elle n'a pas réussi à réunir les conditions légales pour se présenter aux élections européennes.