Samedi 11 janvier, deux manifestations se sont tenues en Pays basque, une au nord à Bayonne avec 10 000 personnes, une au sud à Bilbao avec 70 000 personnes environ.
C’était une nouvelle mobilisation importante pour soutenir les prisonniers politiques basques comme pour avancer dans un processus de paix qui n’avance pas, bloqué par les États espagnol comme français.
Vengeance d’État
Il y a d’abord l’urgence humanitaire, pour des militantEs basques enfermés depuis longtemps, jusqu’à 30 ans pour quatre d’entre eux, certains étant gravement malades, la plupart étant éloignés du Pays basque, volontairement éparpillés dans les prisons françaises (68) ou espagnoles (175), parfois à des centaines de kilomètres, rendant très compliquées les visites de leurs familles et proches.
Sous la pression de la mobilisation, des décisions de justice commencent à aller dans le bon sens, en rapprochant certains prisonniers et en acceptant des mesures de libération conditionnelle, les peines de sécurité étant dépassées depuis longtemps (10 ans pour quelques-uns). Mais l’État français (parquet) s’y oppose et empêche ainsi les libérations effectives.
Devant le coût humain de la lutte armée, se trouvant piégés dans une voix sans issue, les militantEs indépendantistes avaient accepté le désarmement, amorçant ainsi un processus de paix pour aller vers une solution politique. Sauf que du côté des États, c’est l’inertie, des paroles comme celles de Macron récemment semblent aller dans le bon sens mais en réalité il n’en est rien, c’est l’intransigeance et la vengeance d’État qui demeurent.
Faire pression sur le pouvoir
Alors bien sûr, pour les familles, pour les collectifs militants basques comme les « Artisans de la Paix » ou « Bake Bidea », il n’est pas question d’abandonner même si, par moments, il peut y avoir du découragement. Pour faire respecter les droits des prisonniers politiques, pour leur rapprochement, pour leur libération immédiate (d’abord pour les malades), pour faire bouger les choses, c’est la lutte déterminée de la population qui est primordiale.
Dans ce contexte difficile, les manifestations réussies de samedi ne peuvent que redonner de l’espoir, peut-être un nouvel élan et en remettant la pression sur le pouvoir. En participant à la manifestation de Bayonne, il s’agissait pour le NPA de montrer toute notre solidarité envers les prisonniers politiques basques, notre soutien des revendications de la mobilisation et au fond de rappeler l’importance de défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Philippe Poutou