Nous sommes à moins d’un mois des élections de mi-mandat qui décideront qui contrôlera le Sénat et la Chambre des représentants des États-Unis.
Le président Joe Biden et le Congrès démocrate ont adopté plus de lois progressistes que n’importe quel Congrès depuis les années 1960. Dans le même temps, les électeurs du Parti démocrate, en particulier les femmes, se mobilisent. Tout le monde comprend que ces élections sont le prélude à l’élection présidentielle de 2024 où Donald Trump pourrait être candidat. Comme l’a dit Biden et comme tout le pays en est conscient, la démocratie américaine est en jeu.
Des mesures progressistes
Au cours des derniers mois, Biden et le Congrès ont adopté plusieurs textes de loi notables qui concrétisent les promesses de campagne de Biden. Au cours des dernières semaines, Biden a utilisé ses pouvoirs présidentiels pour gracier environ 6 500 personnes emprisonnées pour avoir simplement possédé de la marijuana, et a également lancé une étude pour reclasser la marijuana, la retirant de la liste des drogues les plus dangereuses. Il a exhorté les gouverneurs des États à faire de même pour les personnes détenues en vertu des lois de leur État.
Au cours des deux dernières décennies, dix-neuf États ont légalisé la marijuana. Fumer de l’herbe est très répandu parmi les ÉtatsunienEs de tout âge, sexe et origine. Environ 18 % des ÉtatsunienEs, soit 48,2 millions, ont consommé de la marijuana au moins une fois. Comme on pouvait s’y attendre, les Républicains ont attaqué Biden pour son laxisme en matière de criminalité.
Plus important encore, en août, Joe Biden a annoncé un plan visant exempter 43 millions de personnes à faible revenu du remboursement d’une partie de leur emprunt étudiant fédéral (jusqu’à 20 000 dollars). Pour bénéficier d’une remise de 10 000 dollars, les emprunteurs doivent gagner moins de 125 000 dollars par an (moins de 250 000 dollars pour un couple). En fonction des taux d’intérêt, cela équivaut à donner aux gens 200 dollars par mois pendant dix ans. Le coût total de la mesure est estimé à 30 milliards par an pour la prochaine décennie. Les Républicains ont décrié l’action de Biden, affirmant qu’elle ferait augmenter l’inflation et qu’elle était injuste pour ceux qui avaient déjà remboursé leurs prêts.
Enfin, toujours en août, Joe Biden a signé la loi sur la réduction de la consommation d’énergie, d’un montant de 600 milliards de dollars, qui prévoit 370 milliards de dollars pour soutenir les énergies renouvelables et d’autres mesures climatiques. Il s’agit du plus grand projet de loi sur le climat et l’énergie de l’histoire des États-Unis, bien que les écologistes l’aient critiqué comme étant inadéquat. On estime qu’elle permettra la construction de 950 millions de panneaux solaires, de 120 000 éoliennes et de 2 300 usines de batteries à l’échelle du réseau, et qu’elle créera neuf millions de nouveaux emplois. Certains analystes indépendants affirment que cela réduira, d’ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis d’environ 40 % — par rapport aux niveaux de 2005, contribuant ainsi à l’objectif de Biden de les réduire de 50 % à cette date.
La menace d’une victoire des Républicains
Les législateurs Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez, ainsi que d’autres progressistes, qui se battent constamment pour vaincre les inégalités économiques, peuvent s’attribuer une partie du mérite des lois adoptées.
Pendant que Biden et les Démocrates prennent des mesures gouvernementales qui devraient profiter, électoralement, à leur parti, les femmes se mobilisent également pour le droit à l’avortement juste avant les élections. Alors que les Républicains s’opposent généralement au droit à l’avortement et que les Démocrates le soutiennent, les femmes savent qu’elles doivent agir pour défendre elles-mêmes leurs droits. En juin, la Cour suprême des États-Unis, avec une majorité de droite comprenant trois personnes nommées par Trump, avait annulé Roe v. Wade, une décision antérieure de la Cour suprême qui donnait aux femmes le droit à l’avortement. De nombreux ÉtatsunienEs craignent que si les Républicains contrôlent le Congrès américain, ils puissent adopter une interdiction nationale de l’avortement, comme ils l’ont fait dans treize États. Le 8 octobre, des dizaines de milliers de femmes ont ainsi défilé à Washington, D.C., et d’un bout à l’autre du pays, pour défendre les droits reproductifs.
Les Républicains reprochent à Biden de provoquer de l’inflation et d’être indulgent envers la criminalité. Beaucoup d’entre eux soutiennent la revendication de Trump selon laquelle il a gagné les élections. Il y a de fortes chances qu’ils reprennent la Chambre des représentants et il est possible qu’ils gagnent également le Sénat.
L’attention étant concentrée sur le contrôle du Congrès, la gauche radicale a été marginalisée. La majorité des électeurEs de gauche voteront pour les Démocrates ou, dans certains cas, pour les Verts.
Traduction J.S.