Selon Amnesty International, plusieurs garçons, âgés de 8 à 16 ans, ont été victimes de viols au Yémen. Certains de ces viols ont été commis par des miliciens membres de groupes soutenus par la « coalition internationale » dirigée par l’Arabie saoudite. L’ONG a pu documenter précisément quatre cas de viols, mais souligne que leur nombre est probablement beaucoup plus élevé, les familles des victimes étant contraintes de se taire par peur des représailles.
Comme l’a rappelé Heba Morayef, directrice régionale d’Amnesty pour le Moyen-Orient, à l’occasion de la publication du rapport le 11 mars, « les viols et agressions sexuelles commis dans un contexte de conflit armé sont des crimes de guerre. Les personnes occupant des postes de commandement qui s’abstiennent de faire cesser ces agissements odieux peuvent elles-mêmes être tenues pour responsables de crimes de guerre. »
Ces actes criminels soulignent, une fois de plus, la terrible situation des populations du Yémen, victimes d’une sale guerre conduite par le régime saoudien, aux conséquences toujours plus désastreuses. Comme le rappelle le site du Monde (11 mars), « le conflit en cours dans le pays a déjà fait quelque 10 000 morts, selon un bilan partiel de l’Organisation mondiale de la santé », tandis que « selon l’ONU, 24,1 millions de Yéménites ont besoin d’une aide ou de protection, dont dix millions sont au bord de la famine. » Et pendant ce temps-là, la France continue de vendre des armes à « l’allié » saoudien, se rendant complice de crimes de guerre et de la perpétuation de « la pire crise humanitaire au monde », pour reprendre les mots du secrétaire général adjoint pour les affaires humanitaires de l’ONU, Mark Lowcock.
J.S.