Publié le Jeudi 23 février 2017 à 22h53.

Besançon (25) : Étudiants, pas criminels !

Mardi 14 février, 19 étudiantEs investissaient pacifiquement la présidence de l’université de Besançon pour s’opposer au vote sur la sélection à l’université.

Leur objectif était de lire un texte de revendications, de demander l’information des étudiants et l’ouverture de discussions sur cette question. Rien de plus banal : ce genre d’action est une pratique syndicale assez classique. Les étudiantEs n’avaient pour seules armes que des masques en papier à l’effigie du président et des brioches ! À l’inverse, la violence qui s’est abattue sur les jeunes est du jamais-vu à Besançon. En effet, le président de l’université, Jacques Bahi, qui n’a pas daigné rejoindre la salle du conseil pour dialoguer avec les étudiantEs, a fait intervenir la police qui a fait tout son possible pour nous confirmer que l’heure est à la répression et à la criminalisation de toute action militante...

C’est avec consternation qu’une partie du CA a vu les étudiantEs se faire frapper, plaquer au sol puis menotter et pour être ensuite emmenés au commissariat où une garde à vue de 24 heures a été ordonnée pour touTEs. Deux militants ont même vu leur garde à vue prolongée à 45 heures, accusés de séquestration, de rébellion, de violence...

On doit cependant se féliciter de la solidarité qui s’est manifestée dès les premiers instants de leur arrestation : jusqu’à 100 personnes étaient présentes devant le commissariat de Besançon pendant de nombreuses heures, exigeant la libération immédiate des gardés à vue au cri de « Fillon en prison, les jeunes à la maison ! »

Après la répression, la désinformation...

Depuis, la présidence de l’université se livre à une véritable campagne de désinformation et maintient ses accusations. Heureusement, quelques médias libres et indépendants (notamment Radio Bip) ont relayé une autre version des faits qui confirme les témoignages de l’intersyndicale. Il n’y aura bientôt plus que la procureure de la République pour croire aux mensonges de Jacques Bahi.

Les 19 sont sortis de leur garde à vue, fatigués, éprouvés par les mauvais traitements et les humiliations des forces de l’ordre, mais leur détermination reste intacte : ils sont toujours sur le pont pour porter leurs revendications, auxquelles se sont ajoutées l’abandon des poursuites, la démission du président de l’université et le rétablissement de la vérité des faits.

Après la mort de Rémi Fraisse, après les ouvriers de Goodyear pour qui le parquet avait requis de la prison ferme, après les condamnations par centaines de manifestantEs contre la loi travail, après les condamnations des jeunes révulsés par le viol de Théo par la police à Aulnay-sous-Bois, il est maintenant évident que chacune des actions visant à faire valoir ses droits, sa dignité fera face aux forces de répression.

Malgré la frilosité de certains à s’engager dans cette mobilisation, le NPA travaille à la constitution d’un comité de soutien le plus large possible, pour affirmer et réaffirmer que les 19 sont des étudiantEs, et pas des criminels !

CorrespondantEs