Les jeunes étaient encore plus nombreux dans la rue le 17 que le 9 mars : 150 000 dans tout le pays, avec une cinquantaine de facs mobilisées et plus de 200 lycées bloqués.
Les annonces cosmétiques du lundi 14 n’ont donc pas affaibli la mobilisation, et ce n’est « pas en notre nom » que des directions syndicales comme celle de la CFDT ou de la Fage les ont avalées, comme expliquent les étudiantEs mobilisés de soixante universités dans leur appel de samedi dernier.
Le gouvernement, de plus en plus effrayé (et impopulaire), a poursuivi ses manœuvres, concédant quelques miettes à la fonction publique pour éviter une jonction avec le privé d’une main, jetant des centaines de CRS contre étudiantEs et lycéens de l’autre.Après les « concessions », la matraque : honte au gouvernement et aux présidents d’université!Hollande et Valls ont adopté une nouvelle stratégie ce 17 mars. Puisqu’il n’ont pas réussi à berner la jeunesse, ils la matraquent ! Plus de cinquante étudiantEs et des dizaines de lycéenEs ont été blessés ce jour-là, dans un silence médiatique assourdissant.
A Paris 1, Jussieu, Lyon 2, Caen, Bordeaux 2, Strasbourg, les universités ont été fermées administrativement, dans l’objectif quasi assumé d’empêcher les AG de se tenir. à Tolbiac, la Présidence a carrément fait intervenir 200 CRS et 50 flics de la BAC pour déloger une centaine d’étudiantEs d’un amphithéâtre, avec un dispositif si important que les riverains ont cru à une attaque terroriste. Les lycéenEs, à Paris, étaient gazés à Nation.La réaction à ces intimidations doit être massive, dans l’unité avec les profs et personnels profondément choqués : le gouvernement veut nous isoler, nous lui répondrons encore plus nombreux !
Poursuivre l’extension du mouvement sur les facs et les lycées, parmi les jeunes travailleurEs
En quinze jours, la vie a changé sur de nombreux campus et lycées. Une trentaine d’universités ont tenu des AG avec plus de 150 personnes, parfois bien plus comme à Rennes 2 et Paris 8, où des UFR sont en grève, des amphis occupés. Des comités de mobilisation très actifs ont émergé, regroupant plusieurs dizaines d’étudiantEs non organisés, mais désireux d’en découdre avec la loi travail. Le phénomène est aussi palpable dans les lycées, avec des AG dans des dizaines de bahuts, des coordinations à Paris et à Rennes, qui appellent à amplifier le mouvement.
L’enjeu du moment est que ces équipes fassent éclore leur créativité, leur activité, en la tournant vers les centaines de milliers d’étudiantEs qui, tout en étant spontanément choqués par le projet de loi, ne sont pas encore venus en AG ou en manifestation. Il ne s’agit pas de s’impatienter : il faut du temps pour toucher les cercles plus éloignés, pour construire notre grève et convaincre les salariéEs de nous rejoindre.
24, 31 : la seule solution, c’est de construire la grève générale
La coordination nationale étudiante qui s’est tenue samedi dernier a constitué une première étape de structuration du mouvement. Elle a appelé à une journée de grève et de mobilisation ce jeudi 24, et évidemment le 31, posé depuis longtemps comme la grosse date de mobilisation du côté des syndicats de salariéEs, tout en précisant que le mouvement ne s’arrêterait pas là.Pour gagner, il faudra plus que des journées de ce type toutes les semaines. Le mouvement, s’il veut imposer ses revendications, d’abord le retrait intégral du projet de loi, doit réussir à se transformer en une véritable grève, c’est à dire l’arrêt de la vie normale de cette société d’exploitation et d’oppression : plus de cours, plus de travail, mais du temps pour s’organiser, informer, massifier, se coordonner, converger entre les différents secteurs. C’est la seule solution pour gagner : construire au plus vite la grève générale !
CorrespondantEs du NPA Jeunes