Les étudiants de l’Université d’Avignon ont mis du temps à se mobiliser contre la loi O.R.E qui organise l’exclusion des classes populaires à l’université. Mais ces dernières semaines, la dynamique s’est enclenchée et nous étions près d’une centaine en A.G. ce midi du jeudi 18 avril.
Alors que l’AG venait de voter l’occupation d’un amphi pour le lendemain matin, l’administration est venue prévenir que de toute façon, tous les amphis seraient fermés à clef dès l’ouverture. L’AG a donc décidé à l'unanimité moins une voix… d’avancer l’occupation au soir ! Dès 17h, une trentaine d’étudiants et quelques personnels commençaient à décorer le plus grand amphithéâtre de l’université et à débattre des différents moyens d’inviter les autres secteurs en lutte.
Les étudiants en lutte étaient joyeux et fiers de passer à un niveau supérieur de la mobilisation. On pouvait entendre des “Enfin ! Ca ressemble à une vraie fac !”. Mais assez rapidement, le directeur général des services (anciennement secrétaire général) est venu lire l'arrêté que la présidence venait de prendre : fermeture administrative jusqu’à lundi (reconductible).
Il a cru bon d’ajouter “je ne suis pas contre que vous vous exprimiez, mais ce n’est pas comme ça qu’on se fait entendre”. Je lui ai lancé “ne restez pas dans la contestation ! Faites des propositions... et l’AG décidera !”. Mais il est parti précipitamment avec son équipe. La fermeture administrative est évidemment un coup dur pour la mobilisation. Mais c’est aussi un risque important pour la présidence. Car tout le monde sait bien que l’occupation était pacifique, qu’il n’y avait aucun risque de violence ou de dégradation. C’est la présidence qui bloque la fac. La chienlit c’est lui… A l’heure où j’écris, l’amphi est toujours occupé et les personnels de la fac se retrouvent en manif le 19.