Le
proviseur du lycée Geoffroy-Saint-Hilaire à Etampes a créé dans
son établissement un laboratoire de l’encadrement de la jeunesse.
Le règlement intérieur s’apparente presque à celui d’une
prison ou d’un couvent : interdiction des shorts, minijupes,
épaules dénudées, jeans troués et des « comportements
indécents », ce qui signifie notamment l’interdiction de
s’embrasser en public ! A l’entendre, c’est à peine
croyable.
Tout
le monde aura bien compris que ce ne sont pas vraiment des raisons
pédagogiques qui ont motivé ce proviseur à adopter un tel
règlement intérieur. Porter un short ou une minijupe n’a jamais
empêché quelqu’un d’étudier et de réussir, on ne pourrait pas
en dire autant du manque de profs ou des fermetures d’options… La
volonté est bien de mettre au pas une jeunesse qui a la fâcheuse
tendance de se révolter un peu trop souvent contre la politique de
la classe dirigeante, contre les inégalités et la destruction de
nos droits. La preuve : la lycéenne qui était à l’initiative
de la « journée short » pour résister à ces mesures
répressives, a écopé de 3 jours d’exclusion du lycée. Le
motif : « il est interdit d’organiser des manifestations
à l’intérieur du lycée ».
Après
avoir été obligé de reporter sa réforme d’un an suite aux
mobilisations lycéennes, Darcos lui-même avait pensé à quelques
mesures pour tenter de resserrer la vis : portiques à l’entrée
des lycées, fouilles de sacs, brigades de police spéciale pour
l’intervention dans les établissements scolaires. A quelques
semaines de l’annonce du projet de nouvelle réforme du lycée, ce
sont les proviseurs eux-mêmes qui se font le relais du gouvernement
pour mâter les résistances !
Mais
qu’ils sachent que la tâche ne sera pas facile, les jeunes ne sont
pas prêts à laisser les lycées se transformer en prisons, en
couvents ou en entreprises privés sans broncher. Ils se donnent déjà
RDV le 7 octobre dans les rues pour manifester.