Publié le Samedi 30 mai 2020 à 00h42.

Philippe et Blanquer reculent sur l’oral de français… mais veulent rouvrir les lycées et imposer un bac local

Exigeons la validation automatique de l’année et du bac pour tou.te.s et la fermeture des établissement jusqu’à septembre !

Le jeudi 28 mai, Édouard Philippe a confirmé que les lycées ré-ouvriront à partir du 2 juin en zone verte, ainsi qu'en zone orange pour les filières professionnelles. Le gouvernement qui enchaîne ses réforme anti sociales et les suppressions de postes cherche à se justifier en expliquant lutter contre le décrochage scolaire et les inégalités notamment dans les lycées pros, alors qu'il ne reste en plus que quelques semaines de cours. Si la réouverture des lycées a pu être retardée parce que les élèves sont assez âgéEs pour rester seulEs pendant que leurs parents retournent au travail, son objectif reste la reprise totale de la production et la restauration des profits pour le patronat. La réouverture des classes de collège jusqu’à la 3e remplit la même fonction. Tant que l’émergence d’une deuxième vague épidémique reste probable, les collèges doivent rester fermés jusqu’à septembre !

Philippe justifie la réouverture des lycées professionnels, alors qu’en région parisienne certains lycées généraux restent fermés, par la nécessité de remédier aux inégalités sociales que le confinement creuse. Ceci est faux, ce choix est motivé par la volonté du gouvernement d'envoyer au travail des milliers de jeunes apprentis sous-payés, très souvent sans les mesures sanitaires nécessaires, afin de répondre aux exigences du patronat. Idem pour les élèves de BTS qui dès le 2 juin retourneront en stage, alors que les stages en Licence et Master sont pour la plupart suspendus !

Suite à la pression exercée par les personnels de l'Éducation nationale, les lycéenNEs mobilisés, et leurs organisations syndicales, le gouvernement recule sur le maintien de l'oral de français. Pour autant, tout en affichant un combat hypocrite contre les inégalités, le gouvernement les perpétue en continuant d'imposer son bac local : l'épreuve orale des premières qui était la seule maintenue n’est pas simplement annulée mais finalement transformée en contrôle continu. 

Nous devons refuser cette ré-ouverture qui met en danger les élèves comme le personnel et leurs proches, et continuer de nous battre contre un bac dont la valeur changerait en fonction de la “réputation” du lycée, approfondissant ainsi les inégalités de classe qui suivent les inégalités territoriales.

Nous exigeons par ailleurs la validation automatique du bac et de l’année pour tou.te.s seule manière de ne pas aller vers plus d’inégalités ! Par ailleurs le gouvernement a beau jeu de parler de valeur du diplôme quand il ne fait rien pour embaucher et réduire notre nombre par classe ou encore en hypothéquant notre avenir en laissant le chômage exploser. Nous devons au contraire lutter pour des investissements massifs dans l’éducation, l’interdiction des licenciements, et pour la réduction du temps de travail éléments qui ne pourront être mis en place réellement qu’en sortant du capitalisme.

Mais pour imposer tout cela, il est aussi nécessaire de nous organiser dans nos lycées en mettant en place des assemblées générales, en participant aux coordinations lycéennes nationale, et en nous liant avec l’ensemble des secteurs se mobilisant, notamment les hospitalierEs qui elleux aussi souffrent de coupes budgétaires à répétition. Nous appelons à se joindre massivement à la journée du 16 juin, pour défendre les revendications des soignantEs mais aussi pour porter les revendications des lycéenNEs. L'heure est à la reprise de la rue pour imposer nos choix. Notre camp social, celui du monde du travail et de la jeunesse, n'a pas à payer la crise !