Publié le Mardi 4 août 2015 à 14h33.

Universités : Le refus d’inscription comme conséquence de l’austérité

Les médias s’affolent autour de la situation de centaines de jeunes refusés à l’entrée de l’université. Pourtant, cette situation existe depuis plusieurs années, mais il est vrai qu’elle s’accentue d’année en année... au fur et à mesure des coupes budgétaires dans les universités !

Admission post bac, plus de recaléEs qu’au bac ? Après avoir obtenu le bac, les lycéens sont confrontés à un problème qui les touche tous, APB, un logiciel mis en place ces dernières années pour « faciliter » les vœux et les inscriptions à l’université. Pourtant une partie assez importante des lycéens ne pourront jamais concrétiser leurs vœux, peu importe l’ordre ou le type de vœux. La réalité est claire : APB est un outil de sélection et d’éviction d’une partie des jeunes. Des tirages au sort sont même mis en place dans certaines filières, comme pour les STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) ou en psychologie en région parisienne.

Austérité = étudiantEs refusés

Les universités mettent en place des coupes budgétaires de plus en plus importante : suppressions de postes, de filières, de TD, de parcours… Un de leurs moyens pour faire des économies est donc de diminuer leurs capacités d’accueil, en mettant des seuils pour toutes les filières. Et cela peu importe le nombre d’étudiantEs souhaitant s’inscrire dans telle ou telle filière.

Pour la rentrée, les filières les plus touchés sont donc STAPS et la psychologie. STAPS car les filières deviennent sélectives voire fermées, comme à Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. En psychologie, elles deviennent sélective au point qu’il ne reste que l’université de Nanterre pour offrir cette formation dans tout l’ouest parisien...

Pour les universités, tout devient bon pour refuser des étudiantEs : bachelier de l’année qui n’ont pas choisi d’université, bac professionnels rejetés par les universités ou désinscrit de force (comme l’année dernière à l’université Paul Sabatier à Toulouse), réorientations refusées, rejet des étudiantEs étrangers pour « niveau insuffisant »… Tout est bon pour refuser des étudiantEs.

Les universités mettent en place des cadres spécifiques pour les réorientations internes ou externes : les commissions pédagogiques, des cadres dont les étudiantEs ne connaissent ni les critères ni même les heures de réunion… Ainsi des étudiantEs ayant un bac d’une année antérieure n’auront pas d’inscription automatique à l’université, les étudiantEs étrangers seront rejetés car ils auront un niveau de diplôme insuffisant... À Nanterre (92), des étudiantEs ayant un master d’économie d’un pays étrangers, surtout d’Afrique, se voient proposer soit une L3 soit une L2...

Contre un avenir brisé, mobilisation !

De plus en plus de problèmes d’inscriptions sont donc recensés. Sur l’université de Nanterre, il y a plus de 330 problèmes recensés rien que ce mois de juillet : historique ! Le gouvernement met en place cette politique car cela lui permet de faire des économies, mais aussi de jeter sur le marché du travail une partie importante de la jeunesse sans qu’elle ait de diplôme et donc sans les moyens de se défendre. Un avenir de précarité s’ouvre donc à eux...

La mobilisation commence et doit se propager. L’université de Nanterre a une histoire particulière concernant ces problèmes d’inscriptions, car les militantEs jeunes du NPA qui sont à l’Unef en ont fait un axe central depuis de nombreuses années, parfois en étant bien seuls à mener cette campagne. Mais à chaque fois, une priorité : mobiliser les premierEs concernés et s’adresser aux autres étudiantEs. Rassemblements, pétitions, blocages, occupation du bâtiment de la présidence... Tout est fait en fonction du niveau d’affrontement avec la présidence. Et cette année a commencé avec un rassemblement d’une cinquantaine d’étudiantEs face au bâtiment de la présidence.

Les problèmes existent dans de nombreuses universités, et il est nécessaire de les mobiliser, d’abord en recensant les problèmes partout où cela est possible. Mais il faut aussi centraliser cet affrontement en direction des rectorats et du ministère. S’opposer aux problèmes d’inscriptions fait partie de la lutte concrète contre l’austérité à la fac. En finir avec cette situation signifierait une augmentation des budgets, mais aussi la remise en cause de l’université telle qu’elle est, pour une université ouverte à toutes et tous !

Correspondant