Le 26 juin dernier, la Cour suprême a légalisé le mariage gay partout aux États-Unis, mais les discriminations continuent dans des commerces ou sur les lieux de travail : moins de la moitié des États disposent à ce jour de lois protégeant les victimes de discriminations basées sur l’orientation sexuelle. Ainsi, le propriétaire d’une quincaillerie du Tennessee a le droit d’afficher une pancarte « Interdit aux homosexuels ». Par ailleurs, les cas de pertes d’emploi ne sont pas rares. Pour indispensables qu’elles soient, les avancées légales ont donc leurs limites.
D’autant que, partout dans le monde, lois ou pas, agressions et violences sont toujours d’actualité. Ainsi ce qui est arrivé à la nageuse Mélanie Hénique, médaillée de bronze sur 50 m papillon aux championnats du monde de 2011. Alors qu’elle sortait d’un restaurant d’Amiens, quatre hommes l’ont rouée de coups : « J’étais avec deux amies… et on sortait d’un restaurant. Quatre mecs nous regardaient, ils nous ont demandé des cigarettes, mais je sentais que ce n’était pas que pour ça. On allait repartir mais ils ont commencé à nous insulter et tout s’est enchaîné très vite. Un des gars nous a bloquées, je n’ai rien vu venir, le mec m’a frappée… »
Même s’il n’y a pas besoin d’être sportif(ve) pour se faire agresser , il est intéressant d’y regarder de plus près. On ne dispose pas de données françaises, au moins récentes, mais une étude australienne réalisée en 2015 dans les milieux sportifs montre que 27 % des homosexuels hommes et 17 % des lesbiennes déclarent avoir reçu des menaces verbales. 19 % des hommes ont été agressés physiquement et 9 % des femmes. 85 % ont par ailleurs déjà été insultés sur le terrain. « De nombreuses autres se sentent obligées de taire leur préférences sexuelles pour continuer à pratiquer le sport qu’elles aiment, surveillant chacune de leurs paroles », explique Caroline Symons, spécialiste de cette question à l’université Victoria de Melbourne.