Deux hommes accusés de s’être embrassés en public début juin sur un site historique de Rabat ont été condamnés vendredi 19 juin à quatre mois de prison ferme. Lahcen, 38 ans, et Mohsine, 25 ans, qui étaient poursuivis pour « outrage public à la pudeur » et « acte contre nature avec un individu du même sexe », ont également écopé d’une amende de 500 dirhams chacun (environ 45 euros - salaire moyen : 300 euros).
L’article 489 du code pénal marocain punit ce qu’il appelle les actes « impudiques ou contre nature » d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison ferme. C’est d’ailleurs ce dont avaient écopé il y a un mois trois hommes également poursuivis pour homosexualité, après avoir été dénoncés par des voisins. Pourtant « Toute personne a droit à la protection de sa vie privée », stipule la Constitution du Maroc adoptée en 2011...
Cette condamnation a eu lieu malgré la mobilisation du collectif Aswat pour la défense des homosexuels au Maroc. Une pétition en ligne réclamant la libération de Lahcen et Mohsine a recueilli près de 75 000 signatures. Sur son compte Facebook, Aswat expliquait que le juge a refusé la libération conditionnelle que réclamaient les avocats de Lahcen et Mohsine pour plusieurs vices de procédure : des aveux qui « leur auraient été arrachés suite à des violences physiques et morales durant l’interrogatoire », et « l’atteinte au principe du secret de la procédure judiciaire », leurs photos et leurs identités ayant été divulguées dans la presse.
Ce lundi 22 juin, les autorités marocaines auraient aussi arrêté une vingtaine d’homosexuels et de travestis dans la région d’Agadir. Ces derniers sont poursuivis...