Publié le Vendredi 25 mars 2022 à 18h00.

Un toit c’est un droit Logement pour touTEs !

Fin mars, c’est la fin de la trêve hivernale. Ce texte est donc le deuxième d’une série de trois articles consacrés au logement. La plateforme Logement pour tous appelle à une journée européenne d’action le 26 mars. Une très bonne nouvelle au beau milieu de la campagne présidentielle !

L’union fait la force, et de la force, il en faut pour avancer sur la question du logement en Europe ! C’est pourquoi, depuis 2014, des mouvements de lutte et de défense du logement venant de 21 pays européens ont construit la « Coalition européenne d’actions pour le droit au logement et à la ville » (European Action Coalition), qui a décidé d’une journée annuelle de mobilisation européenne pour « le droit au logement, contre les expulsions et le logement cher ».

En France, un bilan... macronien !

Macron, dans ce domaine aussi, soutient les riches et s’en prend aux plus modestes. Si la mesure la plus symptomatique du quinquennat est la baisse des APL, la plateforme pointe bien d’autres éléments qui vont dans le même sens : « Suppression des aides à la construction HLM, ponction dans les caisses des HLM au profit des investisseurs ». Cela s’ajoute à la politique fiscale en faveur des riches : suppression de l’ISF, baisses d’impôts et multiples cadeaux fiscaux… La plateforme ajoute la « précarisation des statuts locatifs, l’extension des plateformes de location type Airbnb au détriment des habitantEs, la hausse des logements vacants et des expulsions en hiver, la marchandisation du logement social »

La crise du logement

La politique du gouvernement a donc, en cinq ans, entrainé la plus grave crise du logement depuis 50 ans. Le nombre des sans-abris augmente, les demandes HLM en attente également, et le risque d’expulsion menace 30 000 familles en 2022. Selon Pierre Concialdi1, « avec un écart croissant entre la dépense de logement et le revenu des locataires, le taux d’effort des locataires n’a cessé d’augmenter. Entre 1984 et 2013, il a été multiplié par deux, dans le secteur privé comme dans le logement social. Cette hausse s’est poursuivie depuis, notamment avec la chute des aides au logement ». Et l’explosion des factures d’énergie pour se chauffer va renforcer gravement la précarité et la pauvreté des familles et les condamner de plus en plus à s’approvisionner, pour manger, auprès des réseaux d’aide alimentaire.

Le 26 mars, dans la rue !

La plateforme veut donc mobiliser les « locataires, mal-logéEs, sans-abri, salariéEs, précaires, jeunes, étudiantEs, immigréEs, exiléEs... ». Ses revendications dressent les contours d’une autre politique pour le logement2 : « Un vrai budget pour le logement : 15 milliards, c’est-à-dire 2,2 % du PIB pour le logement […] pour rattraper et augmenter les APL, réaliser 300 000 logements sociaux par an ! »

Elle met aussi en avant des mesures d’urgence, d’actualité au moment de la fin de la trêve hivernale : « Arrêt des expulsions sans relogement et de la répression des sans-abri et des squatters, interdiction des hausses et coupures d’énergie et d’eau, […] droit à l’hébergement inconditionnel, réquisition des biens vacants ».

Elle conclut par un programme complet de sauvegarde des HLM, contre leur casse par les dérives libérales et promeut un véritable « urbanisme pour les habitantEs et le climat, pas pour le profit ». Pour l’unité dans un même combat écologique et social, comprenant des « réhabilitations douces et co-élaborées avec les habitantEs dans les quartiers populaires ».

  • 1. 1 – Pierre Concialdi, « Confinement, récession et baisse des revenus : Quel impact des charges fixes de logement sur les contraintes budgétaires des ménages », Éclairages de l’IRES, n° 16, avril 2020.
  • 2. 2 – Elles sont d’ailleurs au cœur d’une adresse aux candidatEs à la présidentielle.