Marie Gérault, que nous appelions aussi Sara, nous a quittés, dimanche 2 mars, après des mois de lutte opiniâtre contre la maladie.
De cette génération « qui eut 20 ans en 68 », gagnée au marxisme révolutionnaire, étudiante en lettres classiques, elle rejoint Lutte ouvrière où elle milita, d’abord à Bordeaux puis à Angoulême où elle devint enseignante. En 1997, elle est exclue de LO avec toutes celles et ceux qui refusaient, en particulier à Bordeaux et Rouen, la dérobade de la direction. LO avait appelé à la construction d’un parti des travailleurs après le succès d’Arlette Laguiller à la présidentielle de 1995 (plus de 5 %). Un tel appel impliquait d’être prêt à œuvrer au rassemblement des anticapitalistes et des révolutionnaires, ce que LO ne voulait pas.
Elle participa alors à la construction de Voix des travailleurs autour de son hebdomadaire puis, en juin 2000, à la fusion-intégration avec la Ligue communiste révolutionnaire. Elle se retrouva alors dans le courant Démocratie révolutionnaire. Elle participa activement à la fondation du NPA…
Tout au long de ces années militantes, Marie a été partie prenante de tous les combats, fidèle, tenace, sans jamais se départir de son optimisme. Toujours accueillante et chaleureuse, d’un dévouement indéfectible, disponible pour ses camarades par ses conseils, sans ménager son ironie à l’égard des outrances ou des poses. Ferme dans ses idées, elle était indulgente surtout pour ceux de notre camp social. Cultivée, curieuse de tout, histoire, science, romans, elle savait d’une phrase donner envie de découvrir un nouveau livre. Comme un pied de nez à la mort, elle avait tenu à être sur la liste pour les municipales à Angoulême, son dernier défi militant.
Nous étions près de 150 à nous retrouver vendredi dernier, par un bel après-midi ensoleillé, pour lui rendre un dernier hommage : son compagnon, Michel, sa famille, ses proches, ses camarades du NPA, des militantEs de LO, du PCF, de la CGT, des ouvriers de Leroy-Somer…
Nous garderons dans nos mémoires le souvenir de sa ténacité, de son courage, de son sens de la dignité, de son optimisme. Nous avons perdu une amie chère.
Ses camarades