Publié le Mercredi 25 novembre 2020 à 09h30.

Chasser ce pouvoir avant qu’il ne nous chasse…

Lundi soir, sur ordre de la préfecture, les forces de police ont violemment démantelé le camp de migrantEs qui s’était installé un peu plus tôt place de la République à Paris. Sous des tirs de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement, avec un usage intensif de la matraque, des centaines de migrantEs ainsi que différents soutiens et même des éluEs ont été dispersés avec une très grande brutalité. Des images qui ont fait le tour des médias et des réseaux sociaux et qui n’ont pas manqué d’« émouvoir » jusqu’à de biens hypocrites représentantEs de ce gouvernement... dont Darmanin lui-même !

Ce nouvel épisode de la chasse aux migrantEs – particulièrement active avec ce pouvoir – éclaire de façon très brut(ale) la façon dont Macron, Darmanin et leurs amis, le préfet Lallement et consorts, veulent maintenir leur ordre. D’abord parce que depuis plusieurs mois, en évacuant successivement plusieurs campements précaires dans Paris et à la périphérie sans rien proposer en termes d’accueil, ils mettent en œuvre une politique particulièrement criminelle, en particulier dans le contexte de la crise sanitaire. Des migrantEs et réfugiéEs souvent contraints de fuir la misère et la guerre de leur propres régions d’origine pour se retrouver ici parqués, traqués, poursuivis. Quand on connaît les responsabilités de l’État français concernant les guerres et les prétendus partenariats économiques qui sèment la misère et les violences et provoquent l’exil...

Ce qui s’est passé place de la République lundi soir montre aussi en quoi vouloir faire interdire la diffusion des images qui montrent les violences policières – comme veut le faire cette majorité dans l’article 24 de sa loi « sécurité globale » – c’est affirmer une volonté d’invisibiliser celles et ceux qui subissent ces violences, à commencer par les plus précaires... tout en garantissant l’impunité de ceux qui les exercent. La leçon vaut pour toute la société, en particulier pour celles et ceux qui résistent, contestent.

La lutte pour l’accueil des migrantEs se conjugue pleinement avec la défense des libertés démocratiques de touTEs. Les mobilisations de ces prochaines semaines, tant l’acte 4 des sans-papiers vendredi 18 décembre que l’ensemble des initiatives contre les lois liberticides, doivent marquer la construction d’une solidarité concrète, d’une convergence contre la fuite en avant d’un pouvoir qu’il devient urgent, voire vital, de stopper.