Publié le Vendredi 21 décembre 2012 à 11h55.

Déontologie de la police : La continuité

Après avoir piteusement enterré le projet de délivrance d’un récépissé pour toute personne faisant l’objet d’un contrôle d’identité, Manuel Valls s’essaye à rédiger un nouveau code de déontologie de la police et de la gendarmerie. Celui-ci devrait ensuite être mis en application dès le premier trimestre 2013…Au-delà des fadaises habituelles dans ce genre d’exercice, où l’on nous parle d’une société dans laquelle « la police respecte la population, et est respectée de la population », on est immédiatement frappé, à la lecture du texte, par le message principal qu’il souhaite imposer aux forces de l’ordre : « respect des principes hiérarchiques », et « discrétion professionnelle ». En langage clair, cela veut dire : exécutez les ordres, et taisez-vous ! Rien donc qui rompe avec les doctrines classiques de la droite.Le sort des « usagers » confrontés aux différents corps de police est réglé par quelques formules suffisamment incontrôlables pour qu’elles aient une quelconque incidence. Le tutoiement serait dorénavant proscrit, la palpation « limitée » et le contrôle d’identité devrait s’effectuer sans « caractère physique ». Ces recommandations existent déjà dans l’ancien code de déontologie mais, confrontées aux réalités de la vie réelle, n’ont jamais connu la moindre réalisation.Depuis son accession au poste de premier flic de France, Manuel Valls n’a cessé de couvrir les agissements de la police et de la gendarmerie, comme l’avaient fait ses prédécesseurs. Expulsions des camps de Roms, chasse aux sans-papiers, multiplication des contrôles d’identité au faciès, répression contre les opposants de Notre-Dame-des-Landes, matraquage des travailleurs de l’automobile devant le salon de l’auto…« Il y a un ravin entre police et population » et ce n'est pas un dangereux gauchiste qui le dit, mais le délégué national du syndicat SGP Police !Alain Pojolat