Publié le Samedi 9 avril 2022 à 13h00.

Liberté pour Florian, en grève de la faim depuis le 27 février !

NDLR : Florian a obtenu sa sortie de prison vendredi 8 avril. Et c'est une très bonne nouvelle ! 

Le 8 décembre 2020 un coup de filet d’envergure nationale s’abattait sur plusieurs militantEs de l’hexagone désignéEs « d’ultra gauche ». Ils ont d’abord été neuf interpelléEs, sept sont restéEs emprisonnéEs de nombreux mois et sont sortiEs mais restent encore sous contrôle judiciaire. Florian, quant à lui, est toujours incarcéré de manière préventive (comme plus de 30 % des détenuEs).

Son statut de détenu particulièrement surveillé lui vaut d’être à l’isolement depuis 15 mois ! Chef d’inculpation : « association de malfaiteurs à caractère terroriste » dont la cible, totalement hypothétique, aurait été les forces de l’ordre. Ce chef d’inculpation, né en 1996, et qui n’a fait que se durcir depuis sa création, peut en effet recouvrir aussi bien des faits que des intentions. Mais comment se défendre quand il n’y a ni plainte, ni victime, ni crime ou délit à l’origine de l’enquête ? Comment se défendre quand on est accusé d’intentions ?

15 mois d’acharnement

Depuis le 27 février dernier, Florian tente de reprendre prise sur sa vie et, si cela peut sembler paradoxal, c’est en entamant une grève de la faim qu’il décide de continuer à résister et à réclamer la fin de son incarcération, dans l’attente d’un hypothétique procès. 15 mois d’isolement ! Pouvons-nous seulement imaginer ? Non nous ne le pouvons pas. 15 mois que les familles et les comités de soutien interpellent des organisations de défense des droits humains (Amnesty International, Ligue des droits de l’homme), des organisations politiques, syndicales, des journalistes. Quinze mois et tellement peu d’écho, hormis une tribune publiée récemment sur plusieurs médias. 15 mois que l’État s’acharne et torture ce camarade. « Torture blanche », c’est ainsi que la commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) qualifie l’isolement de longue durée qui peut être imposé aux personnes incarcérées. Le Conseil de l’Europe demande que cette mesure ne soit utilisée qu’à titre exceptionnel, que sa durée soit la plus courte possible, avec des voies de recours effectives.

Florian, combattant du Rojava

Florian est un camarade, anarchiste et internationaliste, et c’est bien ce qui lui est reproché par ce gouvernement, par cet État tortionnaire ! Comme bien d’autres, connus, comme Georges Ibrahim Adballah, ou anonymes, Florian est un prisonnier politique. À travers eux, c’est la répression de l’État qui s’exerce sur nos luttes et sur nos vies. Internationaliste, il est parti combattre l’État islamique, au Rojava, au côté des Unités de Défense du Peuple (YPG). Il n’en faut pas plus à la DGSI pour fantasmer et imaginer le futur « meneur » de potentielles actions violentes sur le territoire français, pour le ficher S, pour le mettre sur écoute, pour regrouper des indices aussi éloquents que des parties d’air soft, la possession d’eau oxygénée, quelques mots anti-flics captés sur écoutes téléphoniques. Florian, c’est aussi un militant des causes anti­fascistes et antiracistes, il fait aussi partie de celles et ceux qui se sont engagéEs auprès des personnes exilées à Calais.

La grève de la faim

Il est aujourd’hui hospitalisé et son isolement a été levé « provisoirement ». L’État qui a refusé, jour après jour, de lever son isolement, a attendu qu’il soit hospitalisé avant de réagir. Comme il a attendu l’agression mortelle contre Yvan Colonna pour accepter son rapprochement. Entendons-nous bien, ce n’est pas une mesure de clémence : l’État laisse croupir et mourir en prison. L’État ne bronche pas quand les prisonniers s’auto-mutilent, commencent une grève de la faim, se suicident, meurent « accidentellement » ou pas. Chaque année 1 500 détenus font une grève de la faim.

Pendant ce temps la santé de Florian se dégrade. Le 4 avril, c’était son anniversaire et les comités de soutien aux inculpéEs du 8 décembre appelaient à se mobiliser largement et à réclamer sa libération. Philippe Poutou et Olivier Besancenot ont signé la pétition en soutien à Florian et aux autres inculpéEs, signons-la, toutes et tous, massivement ! Rejoignons les différents comités de soutien et les actions qu’ils mettent en place. Luttons contre l’acharnement carcéral, contre la répression des luttes, pour l’abolition des quartiers d’isolement, des mitards, des CRA et de toutes les prisons. Liberté pour Libre Flot !