Publié le Dimanche 24 novembre 2013 à 21h50.

Tenon (Paris 20e). Victoire : un CIVG dédié

Après quatre ans de lutte, le Collectif Tenon a réussi : un centre d’interruption volontaire de grossesse dédié a ouvert le 25 octobre. Des locaux réaménagés et refaits à neuf, accessibles et séparés de la maternité, du personnel formé, attentif et à l’écoute des femmes, et une offre de choix des méthodes presque complète.

La tâche n’a pas été facile. Depuis 2009 et la fermeture du centre IVG, un collectif large et unitaire composé d’habitants du 20e, de militants de partis politiques et associatifs, et de SUD et CGT Tenon, n’a pas cessé de se mobiliser.En 2011, une première victoire partielle : le centre a été rouvert. Mais les conditions n’étaient pas les bonnes : il était éclaté entre différents services de l’hôpital et le personnel était insuffisant. Le collectif a donc exercé une politique de contrôle sur la direction de l’hôpital, afin que cela devienne un vrai centre dédié.

Rester vigilantEsCette victoire a eu ses opposants. En septembre 2011, SOS Tout-petits a commencé une campagne contre le centre. Chaque mois, ces intégristes catholiques sont venus prier aux portes de l’hôpital pour faire pression sur les femmes, les hospitaliers, et la population du 20e arrondissement, en espérant faire passer leurs idées rétrogrades. Ils se sont heurtés à la résistance tenace du collectif et de la population… Et ils ont même décidé la semaine dernière de déménager devant la maternité de Port-Royal.Le dernier épisode de la bataille a eu lieu le 3 octobre. Après avoir appris que les travaux pour le centre avaient été interrompus, une délégation du Collectif s’est rendu à l’hôpital et a demandé un rendez-vous avec la directrice. Cette délégation composée de femmes et de déléguéEs syndicaux a été malmenée par les CRS qui sont rentrés dans l’hôpital pour nous expulser (cf. l’Anticapitaliste n°214).La réouverture du CIVG ne signifie pas que le collectif Tenon baise la garde. On continue à être mobilisés et vigilants, pour que les conditions de fonctionnement du centre ne se dégradent pas et qu’il continue à être un centre de qualité.

Virginia de la Siega