Le gouvernement s’est déjà attelé à la préparation du budget pour 2020. L’objectif est clair : faire des économies pour compenser ce que Macron a annoncé (hausse de la prime d’activité, baisse de l’impôt sur le revenu, réindexation des petites retraites). En dehors des retraites, chacun de ces mesures est une entourloupe : hausse de la prime d’activité pour ne pas augmenter le SMIC, baisse de l’impôt sur le revenu pour faire passer la non-baisse de la TVA sur les produits de première nécessité.
Bien sûr, pas question de toucher aux milliards du CICE ou de revenir sur la suppression de l’ISF. Ni de comprimer, même légèrement, les budgets de l’armée et de la police. Le gouvernement a bien besoin que ses policiers et gendarmes aient tout l’équipement nécessaire pour continuer à faire peur, à blesser et éborgner.
Mais des pistes sont déjà balisées. Pas tant du côté des niches fiscales, car le patronat veille au grain pour qu’elles ne soient pas trop ébréchées, mais avant tout du côté de ce qui concerne celles et ceux qui ne sont pas riches. On pense au logement, avec la réforme du financement des HLM et du calcul de l’APL.
Mais c’est surtout du côté des chômeurEs que le gouvernement regarde : « Le grand gisement d’économies proviendra de l’assurance-chômage », a ainsi assuré un membre de l’exécutif au journal les Échos. Le gouvernement avait déjà décidé entre 1 et 1,3 milliard d’euros d’économies, il confirme et cherche à les faire endosser aux syndicats. Et aussi du côté des futurEs retraitéEs : sans attendre la réforme globale actuellement concoctée, il y aurait des « mesures transitoires », comme l’accélération du rythme d’allongement de la durée de cotisations.
Enfin, si l’objectif de 120 000 suppressions d’emplois publics en 5 ans est abandonné, cela ne veut pas dire qu’il n’y aura de postes supprimés.
Macron, le 10 décembre, en pleine crise des Gilets jaunes, avait déclaré : « Nous ne reprendrons pas le cours normal de nos vies, comme trop souvent par le passé dans des crises semblables, sans que rien n’ait été vraiment compris et sans que rien n’ait changé. » Eh bien, c’est précisément ce qui est en train de se faire, du moins si la protestation sociale n’y met pas bon ordre.
Gageons que ça ne gênera pas du tout ces ministres qui oublient de déclarer une partie de leurs revenus : selon un rapport officiel révélé au lendemain des européennes, sur 35 ministres du gouvernement, 21 ont fait des sous-déclarations, ce qui a donné lieu à des redressements pour, en moyenne, une somme de 10 788 euros, soit pas loin de 8 mois environ de SMIC net à temps plein pour chacun.
HW