Publié le Mercredi 26 novembre 2025 à 11h00.

Construire un front de lutte contre le budget de casse sociale

Après 125 heures de débats et d’amendements, la partie recettes du budget a été rejetée à l’Assemblée nationale.

Fait historique, un seul député a voté pour. C’est désormais le Sénat qui va aggraver la note pour l’immense majorité de la population. Cela étant, qu’il s’agisse de la version Lecornu ou de celle qui sortira du Sénat, nous aurons affaire à un budget de guerre sociale contre les classes populaires.

Un budget de guerre sociale

Cette orientation budgétaire épargne les entreprises qui touchent des centaines de milliards d’aides publiques sans contrepartie. Les riches et ultra-riches, qui ont vu leur patrimoine exploser, sont choyés. Les moyens alloués à l’armée vont augmenter, marquant ainsi la volonté de l’État français de défendre ses intérêts impérialistes et coloniaux dans le monde, alors que le budget des services publics et des collectivités territoriales continue de s’éroder fortement. Dans le même temps, les malades, les retraitéEs, la jeunesse, les femmes et les migrantEs, les privéEs d’emplois, les salariéEs des services publics et du secteur privé ou du secteur associatif sont attaquéEs plus que jamais.

Le PS en renfort de Lecornu

Lecornu continue d’affirmer qu’un budget pourra être adopté d’ici le 31 décembre. On pourrait penser que le Premier ministre est un adepte de la méthode Coué. Mais sa confiance n’est pas totalement dénuée de réalisme, car le PS est de plus en plus enclin à sceller un compromis avec Macron-Lecornu et ce qui leur reste d’attelage parlementaire. Olivier Faure le réaffirme à chaque micro tendu : le PS ne veut pas bloquer le pays, le PS est prêt à trouver un accord avec le gouvernement. En effet, il est loin le temps où le Parti socialiste défendait le programme du NFP, d’ailleurs cela n’aura duré que le temps des élections législatives provoquées par la dissolution de Macron. Depuis, toute la stratégie du PS consiste à occuper l’espace central laissé vacant par le délitement des macronistes, et ceci en recomposant un arc de force à vocation majoritaire avec une partie de la droite et du centre…

Avec son positionnement social-libéral, le Parti socialiste vient rappeler à celles et ceux qui l’avaient oublié qu’il y a deux gauches irréconciliables en France. L’une d’adaptation au capitalisme débridé et aux politiques austéritaires, l’autre qui refuse la course à l’abîme social, écologique et démocratique d’un système de plus en plus violent. Le Parti socialiste entend poursuivre ces politiques désastreuses pour la jeunesse, les travailleurs et travailleuses. Il porte une immense part de responsabilité dans la désespérance des classes populaires et dans la montée de l’extrême droite qui se retrouve aujourd’hui aux portes du pouvoir. En rompant l’unité qui s’était construite autour du programme du NFP, le Parti socialiste accroît les divisions au sein de la gauche sociale et politique à un moment où notre camp social doit empêcher Bardella-Le Pen d’accéder à la présidence de la République.

Pour un front social et politique de combat

Alors que la situation sociale se dégrade, que la misère et les inégalités explosent, que les plans de licenciements s’accélèrent dans le secteur privé et qu’une saignée est en cours dans le secteur associatif et culturel, nous avons besoin plus que jamais d’un front social et politique de combat. L’ensemble des forces syndicales, associatives et politiques opposées au compromis avec Macron et Lecornu doivent se rassembler pour s’opposer à ce budget de casse sociale et à l’extrême droite qui attend son heure. Il est de la responsabilité des forces antilibérales et anticapitalistes de s’unir dans la rue et dans les urnes. Construisons ensemble des expressions communes et des initiatives unitaires pour dénoncer partout dans le pays les politiques du gouvernement, pour soutenir les mobilisations sociales, pour mettre en mouvement notre camp. Nous devons toutes et tous nous retrouver dans les luttes nombreuses et variées qui existent à l’échelle locale. Nous devons toutes et tous amplifier les échéances nationales des prochaines semaines. À commencer par la manifestation nationale du 29 novembre en solidarité avec le peuple palestinien et le 2 décembre dans le cadre de la journée intersyndicale de grèves et de manifestations.

Victor Zak