Annoncée en juillet par François Hollande et ouverte le lundi 10 décembre, la « conférence de lutte contre la pauvreté » a réuni plusieurs ministres et de nombreuses associations. Jean-Marc Ayrault l'a clôturée le lendemain midi (!) en traçant les grandes lignes d'un plan visant à endiguer la pauvreté… sans annoncer d'objectifs chiffrés. La lutte contre la pauvreté n'est pas nouvelle. Le gouvernement précédent en avait fait également une bataille centrale, en promettant de réduire d'un tiers la pauvreté pendant son quinquennat. On connaît le résultat ! Aujourd'hui , la pauvreté ne cesse de se développer. Près de 9 millions de personnes vivent avec moins de 964 euros par mois, dont plus de 2 millions avec moins de 642 euros. Elle concerne de plus en plus les familles monoparentales et nombreuses, les personnes immigrées, les femmes et les jeunes. 23 % des jeunes, selon le dernier rapport de l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP) sont dans une pauvreté extrême. Les inégalités se sont aussi creusées entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres.Cette conférence contre la pauvreté est donc un nouveau leurre pour nous endormir. Comment lutter réellement contre la pauvreté quand, dans le même temps, le gouvernement Hollande-Ayrault met en œuvre une politique d'austérité, offrant au passage 20 milliards d'euros aux seules entreprises ?Lutter contre la pauvreté, c’est assurer un emploi à tous, interdire les licenciements, supprimer la précarité du travail, assurer la rémunération des jeunes au cours de leur formation, assurer un logement pour touTEs, des papiers pour touTEs. Assurer un niveau de rémunération décent pour tous pour pouvoir répondre aux besoins élémentaires. Faire cela, c’est mettre en œuvre une répartition des richesses radicalement différente, et s’attaquer à la propriété et à la toute-puissance du capital, s’affronter à ses exigences. Tout le contraire de la politique menée par le gouvernement !Sandra Demarcq
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