Il y a une semaine déjà, nous apprenions que Gaël était relaxé dans ce que l’on a appelé « l’affaire du ministère du Travail » (voir l’Anticapitaliste n° 639). Ce lundi 5 décembre, il s’agissait de la conclusion de quatre ans de procédure judiciaire ouverte par la direction de La Poste pour un prétendu vol de portable par Gaël lors de la grève de plus d’un an en 2018-2019.
Quatre ans à l’issue desquels, le 14 novembre lors du procès en appel, l’avocat général avait requis une peine plus lourde qu’en première instance, à savoir six mois de prison avec sursis au lieu de trois. Pourtant, ce 5 décembre, jour du délibéré, l’histoire s’est finie par un énorme camouflet pour La Poste puisque c’est une relaxe pleine et entière qui a été prononcée par la juge. Plus encore, la juge a été sans équivoque avec la direction de La Poste : on ne peut pas condamner quelqu’un lorsqu’au minimum toutes les procédures pénales ne sont pas respectées. Elle a expliqué que c’était attentatoire, contradictoires aux droits de la défense, à la possibilité de faire toute la lumière sur un dossier. On ne peut pas arriver avec des captures d’écran scrupuleusement sélectionnées et présentées à la défense ; on ne peut pas s’asseoir sur les multiples témoignages contradictoires.
Une victoire à plus d’un titre
C’est d’abord une victoire pour notre camarade Gaël qui se trouve lavé de toutes les calomnies et mensonges des cadres de La Poste et n’aura pas cette chape de plomb permanente pour son militantisme quotidien.
C’est une légitimation d’ampleur également, et par voix de ricochet, du syndicalisme combatif de ce collectif de travailleuses et travailleurs qui n’ont jamais baissé la garde face à la dictature patronale et ont assumé, contre vents et marées de faire face tant aux cadres de La Poste qu’à la justice et la police. À chaque fois avec leurs armes : la soif de rétablir la vérité et la détermination à faire comprendre que celles et ceux qui triment sont celles et ceux qui doivent décider de tout et faire entendre leur voix, y compris dans le cadre des tribunaux.
Enfin, cela remise au fin fond de la terre les discours chagrins sur l’extrême désespoir de notre camp social ! Bien sûr la lutte est dure car les capitalistes n’ont jamais dit qu’ils se laisseraient faire et nous laisseraient les mains libres pour contester leur domination. Mais ces deux victoires consécutives montrent la puissance de la solidarité, de l’union de nos combats, d’une certaine idée de la lutte des classes.
À l’heure où l’on explique aux salariéEs, aux sans-emplois, aux jeunes qu’il faudra bosser plus longtemps pour… juste être exploitéEs et précariséEs encore plus, prenons appui sur ces victoires et préparons-nous à leur faire manger leur énième contre-réforme des retraites !
Hakim Guessou