Selon la préfecture de police de Paris, ce sont pas moins de 256 personnes qui ont été interpellées lors de la manifestation des Gilets jaunes, parmi lesquelles 147 ont été placées en garde à vue. Si l’on en croit les chiffres de participation communiqués par cette même préfecture, la police aurait donc arrêté près de 10 % des manifestantEs à Paris, la plupart au cours de « contrôles préventifs ». Même scénario dans de nombreuses villes de France, de Toulouse à Montpellier en passant par Saint-Étienne, avec des dizaines d’autres interpellations et, par endroits, des comparutions immédiates qui ont pu se solder par des peines de prison ferme.
À Paris, des camarades du NPA se sont retrouvés en garde à vue pendant 30 heures parce qu’ils avaient avec eux du matériel de protection, un geste barrière pourtant indispensable face aux violences des forces de police. Une jeune militante de LFI a quant à elle été condamnée à 135 euros d’amende pour… port d’autocollant, assimilé à une « participation à une manifestation interdite ». Et ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres, qui témoignent de la volonté maintenue du gouvernement de dissuader toutes celles et tous ceux qui entendent contester ses politiques.
Évidemment, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a affirmé que les interpellations concernaient des « fauteurs de trouble violents » et qu’elles avaient pour objectif de « maintenir l’ordre républicain », se posant en digne successeur de l’éborgneur Christophe Castaner, récompensé par les députés LREM par son élection à la tête du groupe parlementaire du parti présidentiel. Répétons-le : toutes ces arrestations, et a fortiori les arrestations « préventives », sont des atteintes au droit de manifester, reposant sur la désormais fameuse accusation de « groupement en vue de », qui permet d’arrêter et de condamner quelqu’unE pour un acte qu’il n’a pas commis mais qu’on le soupçonne d’avoir voulu commettre.
Malgré ces interpellations-intimidations, nous le répétons : on ne nous empêchera pas de manifester. Ce sera le cas dès le 17 septembre, aux quatre coins du pays, et cela continuera dans les semaines qui suivent : face à ce gouvernement de casse démocratique sanitaire et sociale, il n’y a pas d’alternative !