Publié le Dimanche 15 février 2015 à 23h14.

Médias : Acrimed fait front  !

Le nouveau numéro (premier trimestre 2015) de la revue Médiacritique(s), publication de l’association Acrimed (Action-Critique-Médias), consacre un long dossier à la question des rapports entre médias et extrême droite.

Dans un premier chapitre du dossier, la revue expose la manière dont les médias dominants – surtout audiovisuels – contribuent à la « banalisation » de l’extrême droite, de ses thèmes et de ses thèses. Alors que les questions de société sont dépolitisées et réduites à un spectacle de divertissement pour le « grand public », le FN bénéfice grandement de sa présentation un peu sulfureuse, mais faisant partie intégrante du « jeu ».

Médiacritique(s) analyse ensuite l’action de quelques journalistes des « grands » médias qui présentent certaines proximités idéologiques avec l’extrême droite : Éric Zemmour ou Ivan Rioufol et Yves Thréard du Figaro.

Résister à l’extrême droite et aux médias dominants

L’extrême droite a aussi ses médias, dont quelques-uns sont présentés en détail : l’« agence de presse » Novopress (proche de la mouvance identitaire), « F de Souche » et le site « E&R » d’Alain Soral. Mais elle compte également ses propres organes de (pseudo)critique des médias dominants... qui s’acharnent à démonter que ceux-ci feraient trop de place à une idéologie antiraciste et universaliste : la fondation Polemia, l’« Observatoire des journalistes et de l’information médiatique », et encore une fois « E&R » d’Alain Soral, obsédé par le complot juif... La revue termine par ce constat : « Ces critiques réactionnaires des médias sont en tout point opposés à la nôtre. »

Samedi 31 janvier, l’association a organisé sa première « journée de la critique des médias ». Salle comble, avec plusieurs centaines de participantEs, la présence de représentantEs de structures militantes (Solidaires, SNJ-CGT, SNJ, Syndicat de la magistrature, LDH, Attac), de journalistes (Serge Halimi du Monde diplomatique et Agnès Rousseaux de Bastamag), de documentaristes (Pierre Carles et Gilles Balbastre), et Didier Porte. De quoi manifester l’existence d’un front militant, critique et caustique face aux médias dominants.

Bertold du Ryon

Plus d’infos : www.acrimed.org