Publié le Jeudi 9 février 2023 à 08h02.

Saint-Denis : mobilisation contre les violences policières

Quand l’information des conditions d’interpellation et de garde à vue des 29 étudiantEs du campus Condorcet (voir l’Anticapitaliste n° 647) a été connue, elle a trouvé un écho certain chez les habitantEs de Saint-Denis qui se sont rassemblés devant le commissariat de La Plaine le 4 février.

Les violences imposées aux étudiantEs, qui les ont immédiatement dénoncées, sont la partie émergée de l’iceberg des violences systémiques commises par des policiers des commissariats de La Plaine Saint-Denis et Saint-Denis Central, mais aussi de la police municipale. La violence physique et psychologique est un moyen pour construire face à la population, et d’abord la jeunesse, un rapport de domination qui s’émancipe des lois, sous couvert d’une impunité totale.

Au point qu’il est très rare que ces violences qui imprègnent les relations quotidiennes de la police et des habitantEs soient dénoncées. Le combat du comité Justice et Vérité pour Yanis est d’autant plus précieux qu’il a commencé à fissurer le mur de silence et visibiliser ces actes, par des manifestations et une lutte sur le terrain judiciaire pour connaître la vérité sur la mort de Yanis et pour faire condamner les violences subies par sa famille et ses proches le 4 juin 2021 lors de l’hommage qu’elles et ils avaient organisé en sa mémoire.

L’idée a émergé, en lien avec les étudiantEs victimes des violences, d’organiser un rassemblement pour dénoncer l’ensemble des violences policières sur le territoire de Saint-Denis. Avec une double préoccupation : exprimer la détermination à rendre visibles les violences policières lorsqu’elles se produisent, mais aussi prévenir que le mouvement social qui a engagé la confrontation pour la défense du système de retraites, ne se laissera pas intimider et ne laissera attaquer aucune de ses fractions. Le rassemblement, préparé dans les assemblées générales étudiantes du campus Condorcet et de Paris 8, dans l’AG interprofessionnelle des grévistes de Saint-Denis le 31 janvier, a été annoncé à la marche aux flambeaux de Saint-Denis et au bal d’Aubervilliers le 3 février.

Une quarantaine de personnes se sont retrouvées samedi 4 février devant le commissariat de La Plaine. Le rassemblement s’est tenu sans problème, les policiers restant derrière leur vitre sans tain. Des photos de différentes situations de violences policières identifiées à Saint-Denis ont visibilisé les raisons de notre colère, et une intervention a pris l’engagement de revenir chaque fois que cela serait nécessaire.