Vendredi 7 février à 13 heures, ce sont environ 300 personnes, associations, syndicats, partis politiques, qui se sont rassemblées devant la Gaîté Lyrique à Paris pour soutenir les jeunes mineurEs en lutte menacéEs d’expulsion par la mairie.
Ce rassemblement, organisé en urgence, visait à montrer une solidarité forte alors qu’un jugement crucial devait être rendu dans l’après-midi concernant leur sort. Ces 300 jeunes, exiléEs et sans solution d’hébergement stable, risquaient de se retrouver à la rue du jour au lendemain.
Une mobilisation essentielle
Depuis plusieurs semaines, les jeunes mineurEs en lutte de Belleville occupent le théâtre de la Gaîté Lyrique, faute d’alternative. Mais leur présence a suscité des tensions, notamment avec des groupuscules d’extrême droite, dont Reconquête ou encore Les Natifs (ex-Génération identitaire), qui ont tenté de les intimider à plusieurs reprises. Le dernier épisode en date s’est déroulé dimanche 9 février, lorsque des militantEs et médias d’extrême droite ont tenté de venir sur place — mais ont été maintenuEs à distance — pour les provoquer et chercher l’incident qui pourrait justifier une expulsion brutale. Ces tentatives d’intimidation, loin d’ébranler la détermination des jeunes et de leurs soutiens, ont renforcé leur volonté de se battre pour obtenir un logement digne.
Face à ces pressions, la mobilisation du 7 février revêtait une importance capitale. Les jeunes, leurs soutiens associatifs et militants, ainsi que de nombreux citoyens solidaires, ont appelé à une présence massive pour empêcher une expulsion immédiate et exiger une solution de relogement. Car au-delà de la question juridique, c’est une question humanitaire qui se pose : ces mineurEs ont droit à une protection et à un hébergement stable, et non à l’errance forcée.
Première victoire, mais une bataille loin d’être gagnée
Le jugement rendu dans l’après-midi a apporté une première victoire : aucune expulsion immédiate n’a été prononcée. Les jeunes ont donc obtenu un répit, ce qui montre que la mobilisation porte ses fruits. Cependant, cette décision reste fragile : un nouveau jugement est prévu la semaine prochaine, et rien ne garantit que l’issue sera favorable.
L’expérience passée rappelle que ce type de procédure peut basculer rapidement. Lors de l’occupation de la Maison des Métallos, une situation similaire s’était soldée par une expulsion, et seule la pression populaire avait permis d’obtenir des solutions de relogement. La mairie, qui prétend ne pas pouvoir agir immédiatement, remet en cause leur minorité pour ne pas être mise face à ses responsabilités. Il est inacceptable que des jeunes soient laissés à la rue alors que des solutions existent.
Une mobilisation qui doit s’intensifier
Le sursis obtenu ne doit pas endormir la mobilisation, bien au contraire. La pression doit s’amplifier dans les jours à venir pour éviter que la situation ne se répète et que ces jeunes ne soient à nouveau menacés d’expulsion après le prochain jugement. La mairie et les autorités doivent prendre des engagements concrets pour assurer leur hébergement dans la durée.
Les collectifs et associations engagés dans ce combat lancent donc un appel à toutes celles et ceux qui refusent l’indifférence : la mobilisation doit continuer. Il est crucial d’être nombreux lors des prochaines échéances, d’organiser des actions visibles et de maintenir la pression pour éviter que ces jeunes ne soient jetés à la rue.
Ce vendredi, la solidarité a permis une première avancée. Mais tant qu’une solution digne et durable ne sera pas trouvée, la lutte devra se poursuivre.
Le NPA appelle donc d’urgence à l’unité de toutes les forces militantes. Nous ne céderons pas au fascisme et au racisme d’État !
Amel