Publié le Dimanche 23 janvier 2022 à 20h00.

Nos propositions pour une politique de santé publique

Depuis bientôt deux ans, nous luttons contre la politique sanitaire autoritaire et inefficace menée par Macron, Véran et Castex. 

Pour une santé accessible et gratuite

Le développement de la pandémie montre toutes les insuffisances du système de santé en France pour l’accès aux soins pour tous et toutes. Cela montre la nécessité d’une santé accessible et gratuite sans forfaits, franchises et dépassement d’honoraires, et de moyens pour l’hôpital public : 

– Embauche d’au moins 100 000 soignantEs, augmentation des salaires notamment afin de rendre à ce secteur l’attraction qu’il a perdue car, à l’heure actuelle, une partie du personnel soignant découragé aussi bien par les conditions de travail que par le niveau des salaires, a démissionné. 

– Mise en place d’un plan emploi-formation (si ce plan avait été mis en place lors du « Ségur », il y aurait déjà deux promotions d’aides-soignantes et deux promotions d’infirmières en cours de formation), des formations en alternance, avec un statut de travailleurE en formation et une rémunération égale au SMIC pour toutes les formations dites « paramédicales », ce qui les rendrait à la fois plus attractives, améliorerait la qualité de la formation et permettrait une arrivée immédiate de personnel dans les services.

– De même pour les études : une formation rémunérée dès la première année accompagnée d’un engagement dans le service public de la même durée que les études. Ce qui permettrait à la fois de répondre aux besoins de celui-ci et d’ouvrir la formation médicale aux classes populaires.

– Il faut revoir le mode de fonctionnement de la médecine de ville libérale car les déserts médicaux n’existent pas uniquement dans les campagnes mais aussi dans les grandes villes (par exemple dans des quartiers populaires de Paris).

Pour lutter contre cela le NPA préconise qu’en contrepartie de la gratuité totale des études médicales à l’université, dans les IFSI, etc., et d’un statut de travailleurE en formation au moins payé au SMIC dès la première année, les médecins effectuent obligatoirement plusieurs années d’exercice dans ces déserts médicaux. Nous proposons également le développement sur tout le territoire de centres de santé pluridisciplinaires non seulement pour soigner mais aussi pour développer la prévention, entre autres par des actions sur les déterminants de santé : les logements, la malbouffe, l’environnement, la pollution, les conditions de travail, les conséquences du chômage sur la santé... 

Contre l’hôpital-entreprise

Mener une politique de santé digne de ce nom nécessite de mettre un coup d’arrêt à la tarification à l’acte (T2A) et à la re­structuration des hôpitaux et des maternités (fermeture d’établissements, de services, de lits et la fin du management d’entreprise). Tout ceci a contribué à aggraver non seulement la situation de pandémie dans laquelle nous sommes mais la situation sanitaire en général.

Plutôt que de stigmatiser et condamner celles et ceux qui ne se vaccinent pas, il est impératif de mener une véritable campagne d’information sur la nécessité de se vacciner avec la mise en place par exemple de maraudes d’informations à l’usage de touTEs et des personnes éloignées des soins, en traduisant la campagne de vaccination dans d’autres langues que le français.... Il est aussi indispensable de généraliser les campagnes de vaccination au plus près des populations des quartiers populaires ; campagnes qui pour le moment restent exceptionnelles. 

Sur ce terrain le mouvement social et ouvrier (syndicats, collectifs, associations...) devrait prendre l’initiative de propagande par l’action en promouvant des initiatives, en les faisant connaitre et en exigeant qu’elles soient étendues et financées par des fonds publics.

Il est nécessaire de rendre à nouveau les tests gratuits afin qu’ils soient accessibles à touTEs, y compris les plus précaires. Il faut que les personnes infectées puissent se mettre à l’isolement dans de bonnes conditions en bénéficiant de la réquisition de logements vacants ou d’hôtels (tout le monde n’a pas la chance de bénéficier chez lui d’une pièce à part qu’il peut ventiler).

Aux mesures autoritaires, bureaucratiques et peu efficaces imposées par en haut, nous opposons l’auto-protection de la population, des salariéEs, par des mesures adaptées, discutées sur les lieux de travail (travail en présentiel ou distanciel, aménagement des postes de travail et conditions de travail).

Une construction de la santé avec la population

Nous posons également la question du bien-fondé du Conseil de défense qui s’octroie tous les droits sur la gestion de la crise sanitaire alors qu’il est constitué uniquement de Macron, de son Premier ministre, et de ses ministres de la Santé, de la Défense, de l’Économie et du Travail. C’est le contraire d’une démocratie sanitaire où la population devrait être maîtresse dans les décisions prises en faisant appel aux associations, syndicats, collectifs, et avec la création de groupes de patientEs expertEs qui permettent de mettre en commun une expérience acquise lors de la maladie comme cela s’est déjà produit lors de la lutte contre le VIH où ce sont les personnes infectées elles-mêmes qui avaient pris en charge les campagnes d’information et de prévention.

Cette construction de la santé avec la population nécessite le renforcement et l’extension du service public. Un service public de santé implanté au plus près sur le territoire, ayant la confiance de la population et agissant avec elle.

Voilà quelques éléments des propositions du NPA afin de mener une politique de santé publique cohérente et respectueuse de la population.

 

Voir notre document de campagne sur les questions de santé : https://poutou2022.org/node/199