Publié le Mercredi 3 avril 2019 à 12h11.

Santé : grève près de Rennes dans la « meilleure clinique de France »

Les salariéEs de la prétendue « meilleure clinique de France » de Saint-Grégoire près de Rennes ont été en grève pendant 10 jours à partir du lundi 25 mars. Une grève majoritaire, qui s'est soldée par un recul de la direction qui a fini par concéder une augmentation de 0,7 % des salaires au 1er avril, et une seconde augmentation de 0,3 % au 1er juillet, ainsi qu'un audit sur les conditions de travail. La reprise du travail a finalement été votée pour le jeudi 4 avril. 

Pour devenir la 1re clinique de France, le groupe privé Vivalto Santé épuise ses salariéEs. Ces dernierEs sont parfois debout pendant 10 heures, sont informés 3 heures avant qu’ils et elles ne prendront pas leur poste, et peuvent être reconvoqués durant leurs congés. La direction se comporte comme tous les patrons-voyous, ne respectant pas la législation qui stipule d’afficher les plannings un mois à l’avance : à Saint-Grégoire il faut se connecter sur internet quelques jours avant pour connaître son emploi du temps. La direction est d’ailleurs bien claire sur ses objectifs : comme annoncé fièrement devant tout le personnel, le dernier directeur était là pour « augmenter la valeur de l’action ». Et, en n’embauchant pas et en pressurisant les personnels, la valeur en question a bondi de 300 % en quelques années, quand les salaires ont augmenté de 3 % en 5 ans, et 0 % la dernière année. On est bien loin du soin et de la prise en charge des patientEs…

Relever la tête et ne plus subir

Alors que le secteur des cliniques privés est rarement en lutte, plus de la moitié des personnels se sont mis en grève pour revendiquer des réorganisations et une amélioration des conditions de travail, des embauches pour soulager les soignantEs et une augmentation significative de leurs salaires. La direction joue la provocation en refusant de négocier, et en proposant une risible prime de 180 euros brut ! En AG quotidienne, les salariéEs ont revoté tous les jours la grève, relevant la tête face à la direction et construisant collectivement leur lutte. Par des actions bon enfant, des manifestations costumées, ils et elles rencontrent une véritable sympathie aux abords de la clinique. 

Preuve en est que leur lutte pour une santé débarrassée de la cupidité capitaliste, une santé qui ne maltraite pas ses personnels, est une lutte nécessaire et qui touche tout le monde. Preuve en est aussi que les salariéEs de la santé, quel que soit leur service, sont disponibles pour une mobilisation d’ensemble du monde de la santé qui est aujourd’hui d’actualité tant les luttes éparses sont nombreuses et quasiment quotidiennes.

Correspondant